Photo d'illustration - Damien Meyer - AFP -A Orange, une ville tenue par l'extrĂȘme droite, un prĂ©sident de bureau de vote a demandĂ© Ă une femme de retirer son voile pour voter. L'Ă©lectrice a dĂ©cidĂ© de porter Ă la sĂ©curitĂ© de la ville d'Orange, tenue par l'extrĂȘme droite depuis 1995, a demandĂ© Ă une femme de retirer son voile pour pouvoir voter, rapporte ce mercredi France Bleu Vaucluse."Le monsieur me regardait avec un air bizarre. Il m'a dit 'Madame, vous enlevez votre voile, c'est la loi, sinon vous ne votez pas! J'ai un foulard, mĂȘme pas le voile... avec une chemise, un jean des baskets", a tĂ©moignĂ© NaĂŻma El Omar au micro de France Bleu Vaucluse. "J'ai Ă©tĂ© choquĂ©e, j'ai enlevĂ© mon foulard devant tout le monde. Quand je suis partie, j'ai pleurĂ©." Travaille Ă la paroisse d'OrangeDans ce bureau de vote numĂ©ro 7, le prĂ©sident a affirmĂ© que la photo de la carte d'identitĂ© de cette Ă©lectrice ne lui ressemblait pas. D'oĂč sa demande. Sauf que la loi n'interdit pas les signes religieux dans les bureaux de vote, mais uniquement les vĂȘtements dissimulant le visage."Un voile encadrant le visage n'empĂȘche pas le contrĂŽle de l'identitĂ© de l'Ă©lecteur", rappelle la circulaire du Conseil constitutionnel de janvier sur le dĂ©roulement des opĂ©rations d'autres termes, une Ă©lectrice peut se prĂ©senter avec un foulard, si son visage n'est pas dissimulĂ©. Aussi cette Ă©lectrice, Ă©pouse d'un ancien lĂ©gionnaire, et qui travaille Ă la paroisse d'Orange, a portĂ© plainte deux jours aprĂšs son vote.
Peuton enlever le voile pour des raisons mĂ©dicales Je suis trĂšs inquiĂšte car jâai attrapĂ© une maladie nerveuse pendant que jâĂ©tais en Bosnie maladie qui mâempĂȘche de bouger le cĂŽtĂ© droit de mon corps Je souffre de cette maladie depuis cinq ans et ma situation se dĂ©tĂ©riore De plus je souffre de problĂšmes optiques et je nâai plus le courage dâaffronter cette maladie En fait
Depuis mi-juin, de nombreuses femmes voilĂ©es qui prenaient lâavion Ă lâaĂ©roport de Nantes ont subi un vĂ©ritable traumatisme. Au moment du passage du portique qui mĂšne Ă la zone dâembarquement, prenant prĂ©texte dâun texte de loi europĂ©en, les agents de sĂ©curitĂ© de la sociĂ©tĂ© chargĂ©e de la sĂ»retĂ© aĂ©roportuaire leur imposaient dâĂŽter publiquement leur voile sans leur laisser la moindre latitude ; ce qui implique pour ces derniĂšres de se dĂ©voiler devant une longue file de passagers et de rester sans voile tout le temps de lâinspection. Le simple dĂ©voilement a Ă©tĂ© vĂ©cue par beaucoup comme une humiliation. La procĂ©dure Ă©tait la suivante devant le portique de sĂ©curitĂ©, il Ă©tait demandĂ© aux femmes voilĂ©es de dĂ©poser objets et effets personnels dans les bacs prĂ©vus Ă cet effet, ainsi que leur veste ou leur manteau. Jusque-lĂ tout Ă©tait normal. Mais aussitĂŽt, les agents en service exigeaient quâelles retirent aussi le voile qui ne couvrait que leurs cheveux et nullement leur visage. Chaque jour en France, des centaines de femmes voilĂ©es passent le portique de sĂ©curitĂ© dâavant embarquement sans quâil ne leur soit demandĂ© de se dĂ©voiler publiquement, mais Ă Nantes et semble-t-il Ă Bordeaux, on considĂšre quâil y a lĂ un impĂ©ratif sĂ©curitaire. Se dĂ©voiler ou rater lâavion Droits dans leurs bottes, les agents de sĂ©curitĂ© ne voulaient rien entendre et opposaient systĂ©matiquement aux demandes dâexplication le rĂšglement europĂ©en EU n°185/2010 appendice 4-A. Or rien dans ledit appendice ne prĂ©cise quâil faille dĂ©voiler les femmes publiquement, ce que, rĂ©pĂ©tons-le, aucun aĂ©roport en France ne pratique. Ăvidemment, cette interprĂ©tation du texte de loi suscita rĂ©probation et refus. Face Ă des voyageurs mĂ©dusĂ©s et bien dĂ©cidĂ©s Ă ne pas subir lâarbitraire et lâhumiliation, les agents convoquaient la police, qui faisait valoir ledit texte de loi. Tout ce que dit ce texte de loi, et notamment lâappendice Ă©voque voir extrait 1 et extrait 2 câest quâil y a nĂ©cessitĂ© dâune palpation physique des coiffures et couvre-chefs » et elle doit comprendre le cas Ă©chĂ©ant un examen physique ou visuel des cheveux, des chaussures », mais rien nâindique quâil faille absolument que les femmes voilĂ©es se dĂ©couvrent publiquement. Mieux, le texte ne dit pas que la palpation est systĂ©matique. Il ne mentionne pas non plus lâobligation de dĂ©pĂŽt des couvre-chefs dans les bacs, ni par consĂ©quent de dĂ©voilement. RĂ©unies il y a quelques jours par un collectif dâassociations, plusieurs familles ont tĂ©moignĂ© des vexations subies Ă lâaĂ©roport de Nantes. M., prĂ©sente le soir de la rĂ©union, tĂ©moigne Hier, un monsieur tĂ©moignait. Il est passĂ© avec sa femme et ses enfants. On a demandĂ© Ă sa femme de retirer le voile. Ils ne voulaient pas cĂ©der, donc la police est venue. Au bout dâune demi-heure de tractations, les policiers ont fini par leur dire que sâils nâobtempĂ©raient pas ils les mettraient dans une salle en attendant que lâavion dĂ©colle. Avec la pression et les enfants ils ont fini par cĂ©der, la femme Ă©tait en larmes comme beaucoup dâailleurs ! » Un zĂ©le sans concession Pire, dans un communiquĂ© publiĂ© ce soir, le CCIF collectif contre lâislamophobie en France rapporte le cas de deux femmes pour qui la violence de ce dĂ©voilement en public sâest ajoutĂ© Ă une situation trĂšs difficile la premiĂšre sâest retrouvĂ©e la tĂȘte nue, totalement nue. Elle venait de subir une chimiothĂ©rapie et avait perdu tous ses cheveux. La seconde, qui se rendait au Maroc pour enterrer son enfant de deux ans, a dĂ» aussi subir cette humiliation, dont elle se serait bien passĂ©e. Selon dâautres tĂ©moignages que nous avons reçus, ni les vieilles dames ni les femmes seules avec enfant nâĂ©taient Ă©pargnĂ©es. Toutes Ă©taient menacĂ©es dâavoir Ă faire avec la police si elles nâacceptaient pas lâhumiliation. Que la sĂ©curitĂ© aĂ©roportuaire prime, soit. Mais, une palpation par un personnel fĂ©minin et un dĂ©voilement Ă lâĂ©cart du public contenteraient tout le monde. Sauf Ă considĂ©rer que la prĂ©occupation premiĂšre des agents Ă©tait autre que sĂ©curitaire. Comment expliquer en effet quâils aient acceptĂ© de faire systĂ©matiquement obstruction provoquant, pendant plusieurs jours, dâimportants retards au dĂ©part de lâaĂ©roport, alors quâun contrĂŽle Ă lâĂ©cart aurait Ă©vitĂ© tous ces retards ? Aujourdâhui, aprĂšs la mobilisation de plusieurs associations locales, la sociĂ©tĂ© chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© de lâaĂ©roport a dĂ©cidĂ© de mettre fin Ă ces pratiques. Provisoirement seulement ? CrĂ©dit photo Flickr â endymion120
Lélu Rassemblement National a exigé qu'elle retire son voile, allant ainsi à l'encontre du droit. Vendredi 11 octobre, une classe de CM2 de Belfort s'est rendue au Conseil régional de
AprĂšs une longue procĂ©dure et plusieurs jugements, la cour dâappel de Versailles a dĂ©livrĂ© jeudi 18 avril la dĂ©cision finale dans une affaire qui a dĂ©butĂ© il y a dix ans. Asma Bougnaoui Ă©tait ingĂ©nieure informatique au sein de Micropole, une entreprise de conseil informatique basĂ©e Ă Levallois. Elle a Ă©tĂ© licenciĂ©e un an aprĂšs son embauche, en un client chez qui elle se rendait pour des missions, sâĂ©tait plaint du fait quâelle portait un voile islamique. Cela gĂȘnait certains de ses collaborateurs. Les responsables dâAsma Bougnaoui lui avaient alors demandĂ© de le retirer la prochaine fois quâelle verrait le client mais elle avait refusĂ©. Micropole lâavait licenciĂ©e, invoquant notamment le fait que lâentreprise risquait de perdre un marchĂ©. LâemployĂ©e a alors contestĂ© cette dĂ©cision devant la justice, sâestimant victime dâune mesure discriminatoire liĂ©e Ă ses convictions longue procĂ©dureDĂ©bute alors une procĂ©dure longue de dix ans. Le conseil de prudâhommes en 2011 puis la Cour dâappel de Paris en 2013 soutiennent Micropole et estiment que le licenciement est fondĂ© par une cause rĂ©elle et sĂ©rieuse ». Asma Bougnaoui saisit la Cour de cassation. La plus haute juridiction française, prudente, sollicite lâavis de la Cour de justice de lâUnion europĂ©enne CJUE.Ă la suite des arrĂȘts rendus par la CJUE, la Cour de cassation rappelle quâun employeur peut, en raison des intĂ©rĂȘts de lâentreprise », prĂ©voir dans son rĂšglement intĂ©rieur une clause de neutralitĂ© » interdisant le port visible de tout signe politique, philosophique ou religieux sur le lieu de cette clause doit ĂȘtre gĂ©nĂ©rale et indiffĂ©renciĂ©e », câest-Ă -dire quâelle doit viser toutes les convictions et tous les salariĂ©s sur le poste concernĂ©. En lâoccurrence, il sâagissait dâun poste en contact avec les clients », mais cela ne suffit pas pour justifier une restriction Ă la libertĂ© de religion. Si lâemployeur en a la possibilitĂ© matĂ©rielle et financiĂšre, il doit Ă©galement proposer au salariĂ© un autre poste de travail avant de le du rĂšglement intĂ©rieur Les entreprises doivent ĂȘtre trĂšs prĂ©cises dans leur rĂšglement intĂ©rieur et pouvoir justifier objectivement un licenciement », affirme Nicolas CadĂšne, rapporteur gĂ©nĂ©ral de lâObservatoire de la laĂŻcitĂ©. Ce qui est reprochĂ© Ă Micropole, câest dâavoir interdit Ă cette femme, nommĂ©ment, de porter le voile. Cela ne valait pas pour tous les salariĂ©s Ă ce poste. Il nâexistait pas de rĂšglement intĂ©rieur prĂ©cis. » Depuis lâarrĂȘt de la CJUE en 2017, les dĂ©cisions de justice vont toutes dans ce sens.
Commetoutes les nuits, Edward avait trĂšs mal dormi. Il venait de se rĂ©veiller en sursaut pour la troisiĂšme fois, en sueur, haletant. Il avait encore fait le mĂȘ . Domaine de la Rose Noire . Vous souhaitez rĂ©agir Ă ce message ? CrĂ©ez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer. Accueil Rechercher . S'enregistrer Connexion : Le Deal du moment : Cartes PokĂ©mon
HĂ© ! Disclaimer cette rubrique a pour but de prĂ©senter des ouvrages de type essais/tĂ©moignages qui ont alimentĂ© ma rĂ©flexion en tant que femme et fĂ©ministe et agnostique, je le prĂ©cise pour ce cas prĂ©cis. Il sâagit dâune prĂ©sentation subjective mais la plus humble possible si vous ĂȘtes concernĂ©e par le sujet abordĂ© et aussi si vous ne lâĂȘtes pas, je nâattends que votre avis pour pouvoir progresser et rĂ©flĂ©chir encore davantage. JâespĂšre donc que ma dĂ©marche sera prise pour ce quâelle est, câest-Ă -dire une volontĂ© sincĂšre de partager une ouverture et une curiositĂ© sur un sujet, et non une tentative dâappropriation quelconque dâailleurs jâai fait au mieux pour ne pas dĂ©former ou simplifier les propos repris ici, mais si un point semble maladroit, pareil, nâhĂ©sitez pas. Cela posĂ©, jâespĂšre que les livres prĂ©sentĂ©s vous intĂ©resseront autant quâils mâont intĂ©ressĂ©e, et que les discussions potentielles en commentaires pourront se faire dans le respect et lâouverture dâesprit. Amour sur vous et bonne lecture ! Au fur et Ă mesure de ma dĂ©couverte du fĂ©minisme, jâai fait en sorte de dĂ©finir de plus en plus prĂ©cisĂ©ment mes convictions et mes positions, notamment sur certains sujets polĂ©miques auxquels toute fĂ©ministe se doit apparemment dâavoir la solution au risque de dĂ©crĂ©dibiliser lâentiĂšretĂ© de la cause, tmtc on adore. Sans avoir rĂ©ponse Ă tout, je me retrouve dans un fĂ©minisme le plus inclusif possible et je pense avoir des acquis stables sur pas mal de sujets⊠mais certaines questions restent parfois problĂ©matiques. Un des sujets qui me posait question et ce jusquâĂ trĂšs rĂ©cemment, câĂ©tait le voile islamique ici je parlerai de hijab, câest-Ă -dire le foulard qui ne couvre pas le visage, contrairement au niqab et Ă la burqa. Il faut dire quâavec la polĂ©mique autour du burkini il nây a pas si longtemps, beaucoup dâarguments contradictoires â dont certains portĂ©s par des militantes fĂ©ministes â sont revenus sur le devant de la scĂšne, et câĂ©tait un peu compliquĂ© de sây retrouver. Comment dĂ©fendre ce symbole dâun projet politique hostile Ă la mixitĂ© et Ă lâĂ©mancipation des femmes », cet habit qui stigmatise la femme en tant quâobjet sexuel » ? Et plus encore, pourquoi autoriser en France, pays des droits de lâhomme, quelque chose qui sert dâoutil pour opprimer les femmes ailleurs dans le monde, mettant en pratique une conception extrĂ©miste et totalitaire de lâislam » ? bien sĂ»r, je choisis des propos forts mais dâautant plus marquants â de plus, je nâai Ă lâĂ©poque eu accĂšs quâĂ peu dâavis contraires, câest pourquoi je ne les mentionne pas ici Bref, jâĂ©tais confuse, et quand le dĂ©bat sâest calmĂ© je nâavais toujours pas dâidĂ©e bien prĂ©cise sur le sujet. NâĂ©tant pas concernĂ©e directement et nâĂ©tant pas croyante ni musulmane ni chrĂ©tienne ni quoi que ce soit, jâavais du mal Ă envisager toutes les implications de ce dĂ©bat et toute lâimportance quâil pouvait avoir pour les femmes concernĂ©es. Et puis, il y a un mois, au dĂ©tour dâune Ă©tagĂšre de la bibliothĂšque universitaire, je suis tombĂ©e sur Les filles voilĂ©es parlent, un recueil de tĂ©moignages rassemblĂ©s par Ismahane Chouder, Malika LatrĂšche et Pierre TĂ©vanian La Fabrique, 2008. Et lĂ , paf ! la claque. Avec ce livre, jâai dĂ©couvert lâautre cĂŽtĂ© du miroir, la parole de femmes stigmatisĂ©es car portant le voile, considĂ©rĂ©es comme ignorantes, stupides ou opprimĂ©es alors quâelles ont elles-mĂȘme choisi de se voiler pour ĂȘtre en accord avec leur religion. Jâai pu lire les mots de jeunes filles qui ont vĂ©cu les dĂ©buts de la loi de mars 2004 sur lâinterdiction des signes religieux ostentatoires Ă lâĂ©cole et qui ont dĂ» faire face Ă une violence symbolique et parfois mĂȘme physique inouĂŻe dans ce livre sâexpriment des lycĂ©ennes qui ont vu leurs droits niĂ©s et qui ont vĂ©cu pressions et exclusion parce quâelles essayaient de les faire appliquer. Jâai dĂ©couvert que la loi de 2004 interdit le port du voile mais aurait pu autoriser en thĂ©orie le port du bandeau, accessoire de mode, pour permettre aux jeunes musulmanes de rester en accord avec leurs croyances sans que cela soit ostensible » en effet, la circulaire dâapplication de la loi prĂ©voit qu' »elle nâinterdit pas les accessoires et les tenues qui sont portĂ©s communĂ©ment par des Ă©lĂšves en dehors de toute signification religieuse. ». Et pourtant, en pratique, certains collĂšges et lycĂ©es se sont empressĂ©s dĂšs la rentrĂ©e de 2004 dâinterdire tout couvre-chef⊠aux musulmanes ! Jâai lu les rĂ©cits de jeunes filles qui pensaient pouvoir suivre leurs cours normalement et faire entendre leur voix pendant la pĂ©riode de dialogue promise par cette loi un temps permettant dâexpliciter les directives officielles pour que tout se passe au mieux en local â un rapport sur ce dispositif est disponible ici, et qui se sont retrouvĂ©es mises Ă lâĂ©cart des autres Ă©lĂšves, laissĂ©es de cĂŽtĂ© par les professeures tant des enseignantes ouvertement racistes que fĂ©ministes dĂ©clarĂ©es, sous toutes sortes de prĂ©textes ou mĂȘme enfermĂ©es dans des salles de classe sans que personne ne soit au courant ! Bien sĂ»r, il sâagit de cas particuliers, mais le simple fait quâils aient pu exister mâa sidĂ©rĂ©e â et ce nâĂ©tait que le premier chapitre. Cette pĂ©riode Ă©tait qualifiĂ©e de dialogue », mais le proviseur lui-mĂȘme a reconnu que ce nâĂ©tait pas vraiment un dialogue. DĂšs quâon prononçait le mot arrangement ou bandana, câĂ©tait Il nây a pas dâarrangement, pas de compromis ! La loi câest la loi, le rĂšglement câest le rĂšglement ! Vous lâappliquez ou vous sortez ! » Deux filles ont craquĂ©, Ă cause de la pression psychologique. Il y avait la pression de la famille [pour enlever le voile], et aussi celle du lycĂ©e ĂȘtre enfermĂ©e pendant deux mois dans une salle, sans profs, sans travail, sans conseils, câest une pression Ă©norme. On voit les jours passer, on prend du retard, avec le proviseur qui demande sans arrĂȘt Alors, vous lâenlevez ? » Câest dur. Les filles voilĂ©es parlent, â Lamia*, 17 ans Ă la parution, propos recueillis en 2005. [les * renvoient Ă des prĂ©noms modifiĂ©s dans le livre] Au fil des pages et au-delĂ du contexte de lâĂ©cole, ces filles voilĂ©es » tĂ©moignent de leur vĂ©cu en tant que mĂšres, en tant quâĂ©tudiantes, en tant que travailleuses, ou tout simplement en tant que femmes. Elles disent lâostracisme, le regard des autres, lâhumiliation de devoir se soumettre Ă une loi ressentie comme injuste et lâincomprĂ©hension Ă laquelle elles ont fait et font encore face. Parce que contrairement Ă nombre dâidĂ©es reçues, les femmes qui sâexpriment dans cet ouvrage ont choisi de porter le foulard parfois mĂȘme contre lâavis de leur famille. Pour la plupart dâentre elles, il nâest pas signe dâoppression selon les cas, il est signe de respect pour Dieu et pour elles-mĂȘmes, il est symbole de foi mais aussi dâune certaine libertĂ© de pratique bref il semble une Ă©vidence dans un Ătat qui se dit laĂŻc, il peut ĂȘtre une protection contre le regard des hommes ou encore avoir un tout autre sens, dans tous les cas profondĂ©ment personnel et rĂ©sultant dâun choix intime. Et si pour elles câest une libertĂ©, elles nâoublient pas pour autant les femmes contraintes Ă porter le voile et condamnent cette situation qui semble dâailleurs minoritaire pour les interviewĂ©es mais aussi statistiquement seules 6% des musulmanes interrogĂ©es en 2016 pour lâInstitut Montaigne dĂ©clarent porter le voile par contrainte ou imitation. Simplement, pour la plupart des femmes qui sâexpriment ici, lâinterdire totalement nâest pas la solution. Quel meilleur moyen de confiner les femmes Ă la maison que de les exclure de lâĂ©cole ou de lâespace public renvoyant ainsi Ă un communautarisme et Ă une restriction Ă lâespace familial quâĂ©tait pourtant censĂ©e combattre la loi de 2004 â comme le rappellent les enseignants qui ont demandĂ© lâabrogation de la loi en 2014 ? Quelle meilleure façon de lĂ©gitimer le rejet dont sont dĂ©jĂ victimes les femmes voilĂ©es ? Pour moi, cette loi est une loi raciste. Ceux qui la dĂ©fendent disent quâelle a pour but de libĂ©rer les femmes qui sont contraintes de porter le voile, alors que ces cas ne reprĂ©sentent quâune minoritĂ©. Et puis ce nâest pas logique, parce que si une fille est contrainte par ses parents, il faut justement lui donner le privilĂšge dâaller en cours, dâavoir son bac, de rĂ©ussir ses Ă©tudes, pour pouvoir devenir indĂ©pendante et vraiment lâenlever si elle en a envie. ⊠Une soeur » qui a la possibilitĂ© dâaller Ă lâĂ©cole, elle va repousser le moment du mariage, elle va dâabord sâancrer dans la sociĂ©tĂ©, se construire sa propre vision des choses, et le jour oĂč elle sera en face de son mari, elle aura un potentiel, elle pourra lui rĂ©pondre, elle saura le contredire. Bref, elle sera une femme libre. Ceux qui ont votĂ© cette loi croient nous libĂ©rer ils sont en fait en train de dĂ©truire nos vies. Les filles voilĂ©es parlent, â Jihene*, 24 ans Ă la parution, propos recueillis en 2006. Il est vrai que certaines femmes sont forcĂ©es de porter le voile. Mais on ne peut pas, sous prĂ©texte de lutter contre une injustice, en lĂ©gitimer une autre ! Contraindre une femme Ă enlever son foulard est un acte aussi violent que de forcer une autre Ă le porter quand elle ne lâa pas choisi. ⊠Moi, mon foulard me libĂšre, et ce qui compte avant tout pour moi, câest le sens que moi, je lui donne. Pas ce que dâautres projettent sur moi. Les filles voilĂ©es parlent, â Khadija, 21 ans Ă la parution, propos recueillis en 2007. Les filles voilĂ©es parlent se veut sincĂšre subjectif certes, mais porteur dâune multitude de subjectivitĂ©s assumĂ©es et ouvert en offrant un espace dâexpression aux principales concernĂ©es par ce dĂ©bat â trop souvent oubliĂ©es au moment de lĂ©gifĂ©rer â il permet de dĂ©construire lâidĂ©e dâune femme musulmane uniforme. Ici, ce sont des femmes singuliĂšres qui racontent une quarantaine en tout, des jeunes filles, des adultes, des Ă©lĂšves, des mĂšres, des converties, des personnes qui ont grandi avec lâislam ; autant de vies et de vĂ©cus diffĂ©rents qui pourtant conduisent toutes ces femmes Ă faire le mĂȘme constat amer, la mĂȘme expĂ©rience de la stigmatisation. Si je devais faire passer un message Ă la sociĂ©tĂ© française, je redirais une chose que jâai dĂ©jĂ dite on demande toujours aux filles voilĂ©es ou aux religieux de ne pas faire de prosĂ©lytisme, mais on devrait aussi lâexiger des autres. Parce que certains se permettent de faire des rĂ©flexions, de porter des jugements, ou dâimposer leur avis. Je voudrais aussi demander aux gens dâarrĂȘter de juger sur les apparences et de croire Ă tout ce que disent les mĂ©dias. Ce nâest pas mon pĂšre, mon frĂšre, ni mon oncle, qui me force Ă porter le voile. Je suis une Française comme les autres je vote, jâai passĂ© le brevet et le bac comme tout le monde, je vais en fac⊠MĂȘme ma tenue vestimentaire nâa rien dâextravagant. La seule diffĂ©rence, câest que je ne montre pas mes cheveux, pour des raisons qui me regardent. Câest mon choix, aprĂšs tout, si je ne veux pas montrer mon corps ! Les filles voilĂ©es parlent, â Zeinab*, 19 ans Ă la parution, propos recueillis en 2006. Injurier, violenter, punir une femme sous prĂ©texte quâelle ne porte pas le voile, et injurier, violenter, punir une femme sous prĂ©texte quâelle le porte, câest une seule et mĂȘme violence. Lutter contre le voile obligatoire et contre le dĂ©voilement obligatoire, pour le droit dâaller tĂȘte nue et pour le droit de se couvrir, câest un seul et mĂȘme combat le combat pour la libertĂ© de choix, et plus prĂ©cisĂ©ment pour le droit de chaque femme Ă disposer de son corps. Les filles voilĂ©es parlent, â Ăpilogue. TrĂšs marquĂ©e par cette lecture, jâai cherchĂ© Ă me renseigner davantage, et câest comme ça que jâai fini par tomber sur deux autres titres sur le sujet ou lâĂ©largissant. Je voudrais donc vous parler Ă©galement de Lâune voilĂ©e, lâautre pas de Dounia Bouzar et SaĂŻda Kada Albin Michel, 2003 et de FĂ©minismes islamiques dirigĂ© par Zahra Ali La Fabrique, 2012. Dans le premier, on se trouve face Ă un dialogue trĂšs respectueux entre deux femmes françaises et musulmanes, qui sont comme lâindique le titre lâune voilĂ©e et lâautre pas toutes deux par choix. Leur Ă©change est nourri de tĂ©moignages qui permettent dâouvrir la parole sur des questions de fond, et leurs points de vue souvent divergents reproduisent de façon plus sobre bon nombre de dĂ©bats autour du voile et de lâislam en France. Ici, la confrontation se fait sans violence, et laisse entendre les arguments de lâune et de lâautre Ă Ă©galitĂ© pourquoi porter le voile ? peut-il ĂȘtre laĂŻque ? comment gĂ©rer lâimage de lâislam et lâhistoire du voile pour le rĂ©interprĂ©ter ? pour se dĂ©finir et se libĂ©rer en tant que femme, faut-il obligatoirement choisir en deux modĂšles opposĂ©s, celui de la femme arabe musulmane soumise » et celui de la femme athĂ©e dite occidentalisĂ©e » alors que comme le rappellent les autrices chaque systĂšme dâĂ©mancipation sâinscrit dans une histoire qui est la sienne » ? Il faut distinguer les raisons pour lesquelles le foulard a Ă©tĂ© prescrit et les utilisations qui en sont faites. Le foulard est arrivĂ© pour les femmes et non pas contre elles. ⊠Le foulard, comme beaucoup dâautres Ă©lĂ©ments de lâislam, a Ă©tĂ© dĂ©tournĂ© et redĂ©fini par les hommes dans les pays arabes. Ces derniers ont rĂ©cupĂ©rĂ© cet attribut religieux pour lĂ©gitimer leur pression sur les femmes, quâils exerçaient dĂ©jĂ dans la culture arabe, et pour asseoir leur position de dominants. ⊠RedĂ©fini Ă travers leurs interprĂ©tations culturelles machistes, le foulard devient le symbole de soumission de la femme. Lâune voilĂ©e, lâautre pas, En France, les fĂ©ministes se sont battues pour obtenir leurs droits. ⊠Pour cela, il leur a fallu se battre contre le clergĂ© qui maintenait les femmes dans lâinfantilisation. Du coup, on imagine que notre Ă©mancipation ne peut passer que par la lutte contre lâislam et le rejet du voile. Câest faire fi du principe de base musulman, qui consiste Ă relire le sens des textes au regard du contexte actuel, et qui nous laisse dâautres choix que la rupture avec notre religion pour Ă©voluer. Les musulmanes cherchent Ă sâĂ©panouir en tant quâindividus dans le respect de leur Ă©thique musulmane. Lâislam est pour elles un facteur dâĂ©mancipation, et non dâoppression. Une musulmane, avec ou sans foulard, trouve dans lâislam une philosophie de vie qui lui propose des moyens nĂ©cessaires pour se construire. Dans la logique de notre combat, obliger celles qui portent le foulard Ă lâenlever reviendrait Ă se soumettre Ă la manipulation de cet attribut par les hommes âŠ. Ce serait renoncer Ă la libertĂ© de se construire avec le foulard. Lâune voilĂ©e, lâautre pas, Câest cette importance de la libertĂ© de choix que jâai retenue de ces propos mĂȘme si je nâaffirmerais pas avoir trouvĂ© une rĂ©ponse, jâai pu en lisant ces tĂ©moignages et ces exposĂ©s faire coĂŻncider mes convictions fĂ©ministes avec la lutte des femmes voilĂ©es. Pour moi, le fĂ©minisme, câest bien sĂ»r ĂȘtre Ă lâĂ©coute de celles qui sont forcĂ©es Ă porter le voile, et sâefforcer de faciliter leur Ă©mancipation en faisant entendre leur voix. Câest dâailleurs dâabord ne pas les exclure ou les stigmatiser par dĂ©faut. Mais câest aussi respecter la parole de femmes qui disent porter le voile par conviction et Ă qui la loi française donne ce droit dans lâespace public, et respecter leur intelligence en ne prĂ©supposant pas quâelles sont manipulĂ©es ou incapables de penser par elles-mĂȘmes. Je vois chaque jour Ă lâuniversitĂ© des jeunes femmes voilĂ©es qui pourraient facilement choisir dâaller tĂȘte nue si elles le souhaitaient ; et parmi les tĂ©moignages que jâai dĂ©couverts, jâai lu plus de difficultĂ© Ă porter le voile quâĂ ne pas le faire. Avancer voilĂ©e en France est pour la plupart des femmes concernĂ©es un choix abouti et courageux, et il me paraĂźt assez injuste de tolĂ©rer le choix de porter croix chrĂ©tiennes et kippas tout en rechignant devant le voile. Comme si lâon pouvait ĂȘtre chrĂ©tienne et française, ou juive et française, mais pas musulmane et française ; comme si la laĂŻcitĂ© de lâespace public ne devait pas sâappliquer de la mĂȘme façon pour toutes. Mais ne sommes-nous pas toutes citoyennes ? Le caractĂšre ostentatoire est affaire dâapprĂ©ciation. ⊠Pourquoi le foulard serait-il plus une exhibition quâautre chose ? Lorsque tu vois une croix autour du cou dâune de tes collĂšgues, est-ce que tu vois dâabord la catholique, ou ta collĂšgue ? ⊠Ce nâest pas le foulard qui fait sĂ©paration, ce sont les a-priori qui lâentourent ainsi que les symboliques nĂ©gatives qui lui sont liĂ©es. Lâune voilĂ©e, lâautre pas, La premiĂšre libertĂ© dâune dĂ©mocratie est celle qui est donnĂ©e Ă lâindividu de choisir ses rĂ©fĂ©rences pour se construire librement. Ce droit nâest effectivement pas donnĂ© aux femmes issues de lâimmigration maghrĂ©bine et africaine. On continue de penser quâelles ne peuvent sâintĂ©grer », se moderniser » que si elles se dĂ©font de toutes leurs rĂ©fĂ©rences dâorigine. Lâune voilĂ©e, lâautre pas, En partant du voile pour sâintĂ©resser Ă la citoyennetĂ©, Lâune voilĂ©e, lâautre pas Ă©largit le dĂ©bat nây aurait-il donc quâune seule façon dâĂȘtre française ? Nây aurait-il quâun seul modĂšle de femme libre ? Dans leurs Ă©changes, Dounia Bouzar et SaĂŻda Kada Ă©voquent le pouvoir Ă©mancipateur de lâislam â une notion qui, je lâavoue, mâa longtemps parue un peu floue â et en quelques mots tout devient clair en rĂ©actualisant la religion musulmane, il devient possible aux jeunes gĂ©nĂ©rations de sâopposer Ă des traditions jugĂ©es dĂ©passĂ©es, sans pour autant trahir » une partie de leur identitĂ© dans les textes sacrĂ©s musulmans, on trouve par exemple un hadith â câest-Ă -dire un enseignement religieux tirĂ© de lâobservation du comportement du ProphĂšte â qui permet de faire valoir lâimportance de lâĂ©ducation pour tous, un autre rappelle la notion de consentement pour valider le mariageâŠ. De façon paradoxale, la religion permet Ă ces jeunes dâexprimer des revendications nouvelles, de remettre en cause des schĂ©mas ancestraux que personne nâosait jusque lĂ attaquer de peur dâĂȘtre accusĂ© dâoccidentalisation. ⊠Jusque lĂ , [le choix des filles victimes de discriminations] Ă©tait limitĂ© soit elles se soumettaient aux valeurs traditionnelles pour rester fidĂšles Ă leur lignĂ©e, soit elles revendiquaient leurs droits en rompant avec leur lignĂ©e. ⊠Cette Ă©poque est rĂ©volue les filles provoquent des dĂ©bats avec leur pĂšre et leurs frĂšres, se rĂ©voltent, dâabord en tant que musulmanes ! Câest au nom de lâislam quâelles ne se soumettent plus, et les parents ne le vivent plus comme un dĂ©ni de leur origine. Lâune voilĂ©e, lâautre pas, Dans les propos de ces autrices, on retrouve aussi les questionnements des femmes de Les filles voilĂ©es parlent quand les musulmanes françaises cesseront-ilselles dâĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des Ă©trangerĂšres dans leur propre pays Ă coup par exemple de nous quand on va visiter un pays musulman, on se plie aux coutumes locales », argument niant sans vergogne la diffĂ©rence entre sâadapter en tant que touriste et vivre au quotidien en tant que citoyenne ? comment faire sortir lâislam de la seule sphĂšre religieuse pour lâinclure dans une dĂ©marche citoyenne acceptĂ©e par la sociĂ©tĂ© française parce quâĂȘtre musulmane, ce nâest pas seulement ĂȘtre croyante mais aussi se dĂ©velopper en tant que personne ou en tant quâacteurtrice social ? En derniĂšre partie, le livre revient Ă©galement sur les propos contenus dans le Coran et la Sunna celle-ci Ă©tant une sorte de registre qui retranscrit les paroles et les gestes du ProphĂšte » pour exemplifier une façon de vivre les enseignements divins rĂ©unis, eux, dans le Coran, en se penchant particuliĂšrement sur ce qui est dit des femmes ; trĂšs instructive, cette fin explicative permet de se pencher quasi-directement sur les sources pour mieux comprendre comment les musulmanes dâaujourdâhui peuvent rĂ©actualiser des textes produits et interprĂ©tĂ©s premiĂšrement dans un contexte tout diffĂ©rent. Cette relecture est dâailleurs une des clĂ©s du fĂ©minisme islamique, qui lâutilise pour argumenter la possibilitĂ© de concilier islam et droits des femmes. Mais comment rĂ©former lâidĂ©e bien ancrĂ©e un peu partout dans le monde que la religion musulmane serait par nature oppressive et archaĂŻque dans sa façon de gĂ©rer les rapports femmes-hommes ? Câest pour en savoir plus sur cette dĂ©marche que jâai voulu lire FĂ©minismes islamiques et que je vous en parle ici en relisant cette phrase, jâai lâimpression de faire la voix-off dâun reportage pour Zone Interdite, pardonnez-moi. Mais tout dâabord, revenons un peu sur la notion de fĂ©minisme islamique, utilisĂ©e au pluriel dans le titre de lâouvrage. En effet, il sâagit dâun terme qui recouvre des rĂ©alitĂ©s variĂ©es chaque contexte et chaque groupe concernĂ© par des oppressions sexistes appelant un fĂ©minisme propre et dont ne se rĂ©clament pas toutes les personnes proches de ce courant ; je lâutiliserai cependant pour plus de lisibilitĂ©, mais gardons toutes cela en tĂȘte ! Et si fĂ©minisme » et islam » vous paraissent antinomiques, eh bien le complĂ©ment apportĂ© par FĂ©minismes islamiques devrait Ă©claircir tout ça. Parce que oui, cela fait totalement sens quand on se penche un peu sur la question sans a priori, et câest ce que dĂ©fendent les onze autrices qui sâexpriment dans ce recueil la possibilitĂ© de prĂŽner par la religion, au-delĂ des prĂ©jugĂ©s et des lectures patriarcales, lâĂ©galitĂ© femmes-hommes que promeut le Coran. Tel quâil a pris forme ces vingt derniĂšres annĂ©es, le fĂ©minisme islamique dĂ©signe ce mouvement transnational, sâinscrivant dans la continuitĂ© de la pensĂ©e rĂ©formiste musulmane qui a Ă©mergĂ© Ă la fin du XIXĂšme siĂšcle, qui appelle Ă un retour aux sources de lâislam Coran et Sunna â afin de le dĂ©barrasser des lectures et interprĂ©tations sexistes qui trahissent lâessence libĂ©ratrice du message de la RĂ©vĂ©lation coranique â et Ă lâutilisation de lâoutil juridique de lâijtihad qui permet dâapprĂ©hender lâislam en rapport avec lâĂ©volution du contexte. ⊠Il sâagit pour [les fĂ©ministes musulmanes] dâune rĂ©appropriation du savoir et de lâautoritĂ© religieuse par et pour les femmes. FĂ©minismes islamiques, Introduction de Zahra Ali. Comment se constitue le discours fĂ©ministe islamique ? Son argument fondamental est le suivant le Coran affirme le principe dâĂ©galitĂ© entre tous les ĂȘtres humains et ce sont les idĂ©es lâidĂ©ologie et les pratiques patriarcales qui ont entravĂ© ou subverti la mise en pratique de cette Ă©galitĂ© entre hommes et femmes ainsi quâentre toutes les autres catĂ©gories de personnes. ⊠Le fĂ©minisme islamique ⊠aide Ă distinguer ce qui relĂšve du patriarcat et ce qui relĂšve de la religion. FĂ©minismes islamiques, FĂ©minisme islamique quâest-ce Ă dire ? de Margot Badran. En effet, il est important de distinguer le message spirituel du Coran et lâinterprĂ©tation qui en a Ă©tĂ© faite au fil des siĂšcles par les hommes chargĂ©s de dĂ©finir le droit et la jurisprudence islamiques ! Câest pourquoi les fĂ©ministes islamiques, en plus de redonner aux femmes une place dans lâĂ©tude et lâhistoire de lâislam, sâefforcent notamment de revisiter les versets ayaat censĂ©s justifier la domination masculine pour corriger la vision biaisĂ©e qui en est donnĂ©e notamment en les recontextualisant et de mettre en valeur les versets qui Ă©noncent sans Ă©quivoque lâĂ©galitĂ© des hommes et des femmes » Ce que je remets en cause nâest pas le Coran, mais les interprĂ©tations oppressives qui en ont Ă©tĂ© faites et lâidĂ©e sacrilĂšge selon laquelle seuls certains dâentre nous, en lâoccurrence des hommes, peuvent en connaĂźtre la vĂ©ritable signification, affirmation qui va implicitement de pair avec la confusion entre le Coran et son exĂ©gĂšse. ⊠Bien que le Coran reconnaisse les diffĂ©rences sexuelles ou biologiques, il nâen fait pas une valeur symbolique ou normative. ⊠Câest lâaction morale en conformitĂ© avec lâenseignement coranique et non pas lâidentitĂ© sexuelle qui dĂ©finit le rĂŽle et la subjectivitĂ© de lâĂȘtre humain en islam. FĂ©minismes islamiques, Femmes musulmanes et oppression lire la libĂ©ration Ă partir du Coran de Asma Barlas. Mais alors, me direz-vous, si le Coran incite Ă lâĂ©galitĂ©, comment se fait-il que la condition de la femme dans les sociĂ©tĂ©s musulmanes ne reflĂšte pas ces injonctions par exemple au niveau des lois dans une rĂ©publique islamique comme lâIran ? Tout simplement parce que ce sont les interprĂ©tations Ă©voquĂ©es ci-dessus qui servent de base Ă lâĂ©laboration des lois, sans quâelles soient retravaillĂ©es ou repensĂ©es par exemple par le biais de lâijtihad, lâinvitation explicite du Coran Ă rĂ©-envisager continuellement les sources religieuses dans leur contexte dâapplication. La religion est ainsi invoquĂ©e comme justification pour des lois non conformes Ă lâesprit du Coran, sous couvert dâinterprĂ©tations patriarcales en vigueur depuis des siĂšcles. Un exemple de confusion ? La distinction volontairement brouillĂ©e par certains rĂ©gimes entre shariâa et fiqh La shariâa, signifiant littĂ©ralement la voie », est selon la croyance musulmane la totalitĂ© de la volontĂ© divine telle quâelle a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e au ProphĂšte Muhammed. Le fiqh, la science de la jurisprudence, signifiant littĂ©ralement comprĂ©hension », est la tentative humaine de discerner et dâextraire les rĂšgles de loi, Ă partir des sources sacrĂ©es de lâislam. ⊠En dâautres termes, alors que la shariâa est sacrĂ©e, universelle et Ă©ternelle, le fiqh est humain et â comme tout autre systĂšme de jurisprudence â sujet au changement. ⊠Ainsi, ce que les islamistes et dâautres affirment ĂȘtre lâautoritĂ© de la shariâa » par consĂ©quent divine et infaillible est le rĂ©sultat du fiqh, spĂ©culation et extrapolation juridique par consĂ©quent humaine et faillible. FĂ©minismes islamiques, Le projet inachevĂ© la quĂȘte dâĂ©galitĂ© des femmes musulmanes en Iran de Ziba Mir-Hosseini. Si parfois les articles de FĂ©minismes islamiques sont complexes il sâagit de publications savantes et le vocabulaire/les notions suivent donc Ă high level, le message est clair le fĂ©minisme islamique a sa place dans les mouvements de dĂ©fense des droits des femmes, et il convient de lâapprĂ©hender dans sa globalitĂ© sans vouloir faire prĂ©valoir une grille de lecture occidentale et/ou laĂŻque. Le fĂ©minisme islamique concilie sans ambiguĂŻtĂ© religion et fĂ©minisme en tant que croyantes et en tant que femmes, les fĂ©ministes musulmanes utilisent les outils Ă leur disposition de la maniĂšre la plus adaptĂ©e Ă leur situation â comme cela a pu ĂȘtre fait en France. Comment pourrait-on alors se permettre de mĂ©juger de cette dĂ©marche juste parce quâelle ne rĂ©pond pas aux mĂȘmes critĂšres que le fĂ©minisme Ă la française » ? Dans le champ fĂ©ministe, [le fĂ©minisme islamique] remet en question la domination du modĂšle occidental colonial et nĂ©ocolonial qui sâest imposĂ© comme Ă©tant lâunique voie de libĂ©ration et dâĂ©mancipation, ainsi que lâidĂ©e que le fĂ©minisme serait antinomique au religieux et imposerait une mise Ă distance de celui-ci. Dans le champ islamique, il questionne tout un pan de la jurisprudence musulmane Ă©laborĂ©e Ă partir dâun point de vue masculin et sexiste et dĂ©nonce la marginalisation du rĂŽle et de la place des femmes dans lâhistoriographie musulmane classique, ainsi que lâappropriation du savoir et de lâautoritĂ© religieuse par les hommes au dĂ©triment des femmes. FĂ©minismes islamiques, Introduction de Zahra Ali. Câest en passant par la religion â rĂ©interprĂ©tĂ©e en-dehors dâune grille patriarcale â que les fĂ©ministes islamiques peuvent faire entendre leurs idĂ©es il me semble dâailleurs logique que, dans des pays oĂč la religion est au coeur de la production et de la dĂ©fense des lois sexistes, la rĂ©ponse considĂ©rĂ©e comme la plus lĂ©gitimante puisse ĂȘtre religieuse. En me donnant Ă lire la parole de militantes directement concernĂ©es, ce recueil mâa permis dâĂ©largir encore ma rĂ©flexion, vers plus dâempathie et de comprĂ©hension il peut sembler facile de juger lâislam de lâextĂ©rieur, ou en se contentant de lire les sources dâun oeil neutre », mais nâest-ce pas infiniment plus sensĂ© et intĂ©ressant de se placer du point de vue des personnes impliquĂ©es des personnes pour lesquelles la foi est une incitation Ă la rĂ©flexion â dâautant plus que la quĂȘte de savoir est au coeur de la religion musulmane â et pour lesquelles le lien entre religion et fĂ©minisme se fait de façon Ă©vidente ? FĂ©minismes islamiques parle peu de voile, et pourtant je trouve quâil fait une parfaite conclusion Ă cet article rĂ©flexif en thĂ©orisant le fond du message des deux premiers ouvrages et en balayant un plus large champ ; en effet, en plus de proposer trois articles fort thĂ©oriques et un peu ardus je lâavoue sur le fĂ©minisme islamique, il offre Ă©galement des rĂ©flexions locales sur la façon dont ce concept peut sâincarner dans diffĂ©rents pays aux logiques propres Iran, Malaisie, Egypte⊠â ce qui me semble crucial pour Ă©viter dâocculter la dimension plurielle du monde musulman. De plus, il sâagit ici de mettre en avant un type de rĂ©ponses Ă un problĂšme global, lâoppression des femmes, mais sâil convient dâinclure cette rĂ©flexion religieuse dans le champ des fĂ©minismes actuels, câest Ă©galement une invitation Ă recentrer le dĂ©bat aprĂšs tout, fĂ©minisme laĂŻque ou fĂ©minisme religieux, le combat est le mĂȘme. On assiste aujourdâhui Ă lâinstitutionnalisation dâun islam fantasmĂ©, Ă©rigĂ© en bouc Ă©missaire idĂ©al et Ă la construction idĂ©ologique dâune image essentialiste fortement ancrĂ©e dans lâimaginaire collectif non musulman, et occidental en particulier. ⊠[Une Ă©vidence] Ă rappeler, et que lâon oublie souvent, est celle de l' »universalitĂ© » de la discrimination envers les femmes. Lâoppression des femmes est universelle et chaque contexte socio-politique et gĂ©ographique est caractĂ©risĂ© par ses propres rapports de domination. ⊠Vouloir stigmatiser ou hiĂ©rarchiser les oppressions est franchement intolĂ©rable car cela implique que certaines oppressions sont moins acceptables que dâautres du simple fait de leur appartenance culturelle. FĂ©minismes islamiques, Entre refus de lâessentialisme et rĂ©forme radicale de la pensĂ©e musulmane de Asma Lamrabet. Je suis partie de la question du voile pour dĂ©buter cette rĂ©flexion, et nous voilĂ arrivĂ©es, par un chemin plus ou moins dĂ©tournĂ©, au fĂ©minisme oui, on dirait de la magie. Pour autant, la rĂ©flexion ne sâarrĂȘtera pas lĂ pour moi ! Jâai profitĂ© Ă fond des trois lectures que je vous ai prĂ©sentĂ©es pour enrichir mes acquis en matiĂšre de fĂ©minisme, et lĂ oĂč elles sont su me convaincre, câest en suscitant en moi dâautres questions et en me prouvant quâil nây a pas quâune seule rĂ©ponse Ă une polĂ©mique comme celle sur le voile. Cependant, je vais mâarrĂȘter ici pour cette fois câest dĂ©jĂ bien assez long comme ça haha. Merci de mâavoir lue ; jâespĂšre avoir su transcrire fidĂšlement mon ressenti et le cours de ma progression, et je vous invite dans tous les cas Ă venir Ă©changer en commentaires, ou simplement signaler votre courage dâavoir lu ce pavĂ©. Des bisous ! Pour aller plus loin trois articles enrichissants sur le sujet pour une rĂ©flexion Ă©clairĂ©e € une note dâintention/rĂ©sumĂ© de Les filles voilĂ©es parlent, co-Ă©crite par les trois auteurs et beaucoup plus riche que mon propre compte-rendu notamment sur la diversitĂ© des personnes interrogĂ©es et sur le contexte Ă lâorigine du livre. € un article passionnant et dĂ©taillĂ© dâAude Lorriaux pour faire le point sur la question qui fĂąche les femmes musulmanes sont-elles forcĂ©es Ă porter le voile, comme on lâentend dire ? € et un entretien autour du fĂ©minisme musulman avec lâinspirante Asma Lamrabet notamment directrice du Centre des Etudes FĂ©minines en Islam au sein de la Rabita Mohammadia des UlĂ©mas du Maroc depuis 2011, en faveur dâune lecture non-sexiste du Coran.
Fairele Tayammum quand on ne peut pas enlever le voile Salam Alaykoum Une femme voil e peut-elle utiliser le tayammum pour prier lorsqu elle est dehors exemple la plage ou en voyage et qu elle ne peut pas se d voiler et que lorsqu elle rentrera l heure de la pri re sera pass e De plus si elle a une envie pressante d aller aux toilettes mais que si elle attend de trouver des toilettes
Le 30 mai 2011. Une femme portant le voile â V. WARTNER / 20 MINUTES Elle sâest prĂ©sentĂ©e au centre dâinformation et de recrutement des forces armĂ©es, ce lundi matin rue des Rochettes Ă Nantes, pour y accomplir sa journĂ©e dĂ©fense et citoyennetĂ©. Une jeune femme de 19 ans, portant le voile, a Ă©tĂ© interpellĂ©e aprĂšs avoir refusĂ© dâenlever le tissu qui recouvrait ses cheveux. Cette demande lui avait Ă©tĂ© faite en rĂ©fĂ©rence Ă une note qui demandait aux jeunes de venir tĂȘte nue et sans signe de religion», indique la qu'une bombe explose Ă Nantes»La jeune fille, qui aurait manifestĂ© l'intention de retirer son voile, ne l'a finalement pas fait. Elle aurait ensuite jetĂ© une bouteille de verre contre un mur, secouĂ© un responsable, puis fait tomber un bureau. AprĂšs avoir tentĂ© de mordre l'un des gendarmes, sur place, elle aurait insultĂ© les policiers, mettant une gifle Ă l'un d'entre et conduite au commissariat, elle aurait aussi fait lâapologie des attaques terroristes survenues Ă Paris, souhaitant qu'une bombe explose Ă Nantes». La jeune femme a Ă©tĂ© placĂ©e en garde Ă vue. La responsable chef de la session a dĂ©posĂ© plainte, ainsi que les fonctionnaires de police.
Ladjoint Ă la sĂ©curitĂ© de la ville d'Orange, tenue par l'extrĂȘme droite depuis 1995, a demandĂ© Ă une femme de retirer son voile pour pouvoir voter, rapporte ce mercredi France Bleu Vaucluse.
Une semaine aprĂšs avoir appelĂ© Ă bĂątir une sociĂ©tĂ© de vigilance » contre lâhydre islamiste », Emmanuel Macron a pris la parole, mercredi 16 octobre, pour tenter de faire retomber une poussĂ©e de fiĂšvre partie un peu trop vite et trop haut. Alors que les polĂ©miques sur le voile et la laĂŻcitĂ© nâont pas cessĂ© depuis une semaine, et quâune mĂšre voilĂ©e a Ă©tĂ© violemment prise Ă partie dans une sortie scolaire par un conseiller rĂ©gional du Rassemblement national, le prĂ©sident de la RĂ©publique a demandĂ© de faire bloc » contre la radicalisation, et le faire avec tous nos concitoyens, quelle que soit leur confession » Ne stigmatisons pas nos concitoyens » fond culturel » françaisCes polĂ©miques sur lâislam, et plus particuliĂšrement sur le voile, reviennent Ă intervalle rĂ©gulier en France depuis une trentaine dâannĂ©es et la premiĂšre affaire du voile » concernant trois collĂ©giennes voilĂ©es, Ă Creil, en 1989. Il y a dans la perception française du voile quelque chose dâĂ©pidermique, parce que les Français estiment quâil renvoie Ă la condition infĂ©rieure de la femme », estime lâĂ©crivaine tunisienne HĂ©lĂ© Beji, qui a notamment publiĂ© en 2011 Islam Pride. DerriĂšre le voile. » 1. Confirmant cette exception française », le sociologue Didier Lapeyronnie y voit plutĂŽt une marque de la fĂ©minitĂ© et de la non-disponibilitĂ© des femmes musulmanes». Il ajoute que la France est un pays bizarre, oĂč la religion nâest pas un droit de lâhomme mais un problĂšme » La RĂ©volution française Ă©tait antireligieuse, câest notre fond culturel. »Celle-ci nâavait-elle dâailleurs pas interdit le port de la soutane pour les prĂȘtres dans lâespace public ? Il y a en France une obsession du vĂȘtement depuis la RĂ©volution française, comme si, en quelque sorte, lâhabit faisait le moine il est vu comme un signe dâappartenance ou de dissociation, explique Philippe Portier, directeur dâĂ©tudes Ă lâĂcole pratique des hautes Ă©tudes et titulaire de la chaire dâhistoire et de sociologie des laĂŻcitĂ©s. Dans dâautres pays, comme la SuĂšde ou le Danemark, les polĂ©miques portent dâavantage sur les sacrifices dâanimaux par exemple. »Mais la spĂ©cificitĂ© française vis-Ă -vis des religions, et plus particuliĂšrement de lâislam, ne sâarrĂȘte pas au voile. Nous vivons actuellement, comme la plupart des pays europĂ©ens, une montĂ©e des crispations par rapport Ă lâislam en lien avec la poussĂ©e des populismes qui fondent leur discours sur une identitĂ© chrĂ©tienne, ni morale ni religieuse mais culturelle, relĂšve encore Philippe Portier. Mais en France, cela se double dâun hĂ©ritage de la colonisation au XIXe siĂšcle dĂ©jĂ , une hiĂ©rarchie sâest installĂ©e entre la religion des EuropĂ©ens et celle des peuples colonisĂ©s. » Vient ensuite la dĂ©colonisation, durant laquelle le musulman est vu comme un rĂ©sistant Ă notre prĂ©sence » Pour la juguler, on instaure un systĂšme de contrĂŽle de lâislam qui, se poursuit jusquâen 1962, alors que pour toutes les religions, les contrĂŽles sâarrĂȘtent en 1905. »Les attaques terroristes comme des coups de boutoirLes relations avec lâislam nâont pourtant pas toujours Ă©tĂ© aussi tendues. Les crispations resurgissent au cours des annĂ©es 1980, quand la crise Ă©conomique nous fait basculer progressivement dans une sociĂ©tĂ© de la peur et de rĂ©tractation », reprend Philippe Portier. Puis quand des attentats, symboliques ou rĂ©els », commencent Ă frapper le pays En 1989, la fatwa de lâayatollah Khomeini sur Les Versets sataniques de Salman Rushdie en est un elle vient Ă©branler notre rapport Ă lâislam parce quâelle bouscule ce qui, depuis Voltaire, constitue notre capital le plus cher la libertĂ© dâexpression. »Dans les annĂ©es 1990 et jusquâĂ lâattentat Ă la prĂ©fecture de police, dĂ©but octobre, les attaques terroristes agissent comme des coups de boutoir sur la sociĂ©tĂ© française. Ă chaque drame, une rĂ©surgence des crispations sâopĂšre. Depuis 2015, on est un peu paumĂ©s, concĂšde, sans fard, Bernard Godard, ancien fonctionnaire des renseignements gĂ©nĂ©raux et conseiller du ministĂšre de lâintĂ©rieur. On observe Ă la fois une grande confusion dans les termes, y compris au plus haut niveau de lâĂtat, entre islamisme, salafisme, radicalisation et terrorisme ; et Ă la fois, une banalisation de la pensĂ©e antimusulmane primaire, notamment dans le discours politique. Pas forcĂ©ment par idĂ©ologie, ni mĂȘme par peur, mais par flemme de comprendre la rĂ©alitĂ© fine des choses. Ȉ cet Ă©gard, le politologue Philippe Portier tient Ă revenir sur cette curieuse notion » de bloc, utilisĂ©e par Emmanuel Macron Le prĂ©sident sent bien quâil y a de forces de dissociation Ă lâĆuvre dans la sociĂ©tĂ© française et il est vrai que nous vivons actuellement un moment dĂ©licat de polarisation de la sociĂ©tĂ© entre le sĂ©culier et le religieux, commence-t-il. Mais en mĂȘme temps, penser en "bloc" est une erreur les musulmans ne forment pas plus un bloc homogĂšne que ceux que jâappelle les "catho-laĂŻques". »La tentation de la ruptureDes deux cĂŽtĂ©s, seule une minoritĂ© est dans la rupture ou la rĂ©tractation » Il y a 70 % des musulmans qui cherchent Ă privatiser leur appartenance Ă lâislam et ne souhaitent que lâintĂ©gration, poursuit Philippe Portier. Et 25 Ă 30 % qui sont dans une dĂ©marche plus identitaire et qui adoptent, en particulier dans les quartiers dĂ©favorisĂ©s, des attitudes et des discours qui peuvent choquer. »Câest le cas en particulier chez les jeunes Il y a une question nette de gĂ©nĂ©ration, relĂšve Bernard Godard. Pendant longtemps il y a eu, mĂȘme chez musulmans qui souhaitaient affirmer leur identitĂ© dans lâespace public, une volontĂ© dâintĂ©gration ou au moins de nĂ©gociation. Les gĂ©nĂ©rations plus rĂ©centes sont davantage dans une dĂ©marche non pas de violence, mais de rupture. »Il y a bien une pression de lâislamisme, une progression de lâemprise religieuse, en particulier dans certains quartiers », reconnaĂźt aussi Didier Lapeyronnie, mais il sâagit plus souvent dâune progression dâune religiositĂ© populaire » Il y a comme une dĂ©connexion entre les polĂ©miques politiques sur le voile qui surgissent aprĂšs les attentats et la rĂ©alitĂ© de la sociĂ©tĂ© française, soulĂšve le sociologue, qui est certes trĂšs clivĂ©e mais dans laquelle le port du voile ne pose pas un problĂšme de cohabitation majeure. Alors que beaucoup de gens nâont plus le sentiment dâappartenir Ă un seul et mĂȘme pays, comment peut-on refaire sociĂ©tĂ© ? » Et ce dans une France structurĂ©e, depuis lâancien rĂ©gime, par le principe dâuniversalitĂ© On sâest construit sur lâunitĂ© de la nation et câest pourquoi, contrairement Ă dâautres pays europĂ©ens, on ne conçoit pas le peuple comme une agrĂ©gation de communautĂ©s », rappelle Philippe Portier. Il prĂ©vient nĂ©anmoins contre le risque de vouloir imposer un modĂšle sur les autres La poussĂ©e identitaire chez les musulmans est dâautant plus encouragĂ©e que lâidentitĂ© catho-laĂŻque tente dâimposer son propre modĂšle. Il y a une tentation trĂšs lourde actuellement de neutraliser un espace public que le libĂ©ralisme avait toujours conservĂ© ouvert. Il faut sortir de ce clivage. »_________________________________________________Ce que dit la loiĂ lâĂ©cole. La loi de 2004 interdit les signes religieux ostensibles Ă lâĂ©cole publique. En 2013, le Conseil dâĂtat estime quâen tant que collaborateurs occasionnels », les parents ne sont pas soumis Ă la neutralitĂ© les structures de petite enfance. En juin 2014, la Cour de cassation valide le licenciement dâune employĂ©e de la crĂšche privĂ©e Baby-Loup Yvelines qui refusait dâenlever son lâuniversitĂ©. La possibilitĂ© dâinterdire le voile Ă lâuniversitĂ© est dĂ©battue aprĂšs les attentats de 2015. En avril 2017, lâuniversitĂ© de Bourgogne qui avait sanctionnĂ© une Ă©tudiante ayant composĂ© les oreilles cachĂ©es par son voile se voit contredite par les autoritĂ©s la rue. La loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans lâespace public, et donc le port du voile intĂ©gral â seuls les yeux sont visibles â entre en entreprise. Selon la loi travail de 2016, le rĂšglement intĂ©rieur dâune entreprise peut contenir des dispositions inscrivant le principe de neutralitĂ© et restreignant la manifestation des convictions des salariĂ©s ».
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A midi, au bureau numĂ©ro 7 de lâĂ©cole des Sables dâOrange, lâĂ©lu Ă la police et Ă la sĂ©curitĂ© GĂ©rald TestaniĂšre, a demandĂ© Ă NaĂŻma El Omar dâenlever son foulard avant de voter. [âŠ] LâĂ©lu, lui, se justifie avec une photo sur la carte dâidentitĂ© qui ne correspondait pas Ă la personne qui sâest prĂ©sentĂ©e devant lui. La Provence
DĂ©couvredes vidĂ©os courtes en rapport avec devant qui peut on enlever le voile sur TikTok. Regarde du contenu populaire des crĂ©ateurs suivants : Redazere(@redazere), Indiaj8(@india_jacq), Sephâđ©đż(@sephana.dz), User(@user1312121212_spam), Islam, Muslim ïž(@islam_muslim.._), MaĂŻda (@_maiidaa__), áŠ(@4mbbrr), +216đčđłđčđłđ€(@linaxx.699),
Capture d'Ă©cran de la vidĂ©o, le prĂ©sident du groupe RN Ă l'assemblĂ©e rĂ©gionale Julien Odoul apparaĂźt de dos, main levĂ©e. © Capture d'Ă©cran 16/10/2019 Ă 1215, Mis Ă jour le 16/10/2019 Ă 1241 Fatima E. a racontĂ© la maniĂšre dont elle avait vĂ©cu la demande de l'Ă©lu Julien Odoul d'enlever son voile en pleine sĂ©ance du conseil rĂ©gional de Bourgogne-France-ComtĂ© alors qu'elle accompagnait la classe de son fils en sortie scolaire. Fatima E. a d'abord choisi de ne pas s'exprimer dans les mĂ©dias. La mĂšre de famille accompagnait son fils et sa classe lors d'une sortie scolaire au conseil rĂ©gional de Bourgogne-France-ComtĂ© lorsqu'elle a Ă©tĂ© prise Ă partie par l'Ă©lu RN Julien Odoul qui lui a demandĂ© d'ĂŽter son voile en plein hĂ©micycle . Quelques jours aprĂšs l'incident, Fatima E. a tĂ©moignĂ© sur le site du Collectif contre l'islamophobie en France . Elle explique d'abord qu'elle n'avait pas prĂ©vu d'accompagner les enfants lors de cette sortie, mais s'y est finalement rĂ©solue lorsque son fils a insisté» pour qu'elle y assiste. Il est vrai que je participe rĂ©guliĂšrement aux sorties scolaires. Dâailleurs la veille, la maĂźtresse mâa laissĂ© un mot dans le carnet pour me demander dây participer, car aucune autre maman nâĂ©tait disponible», Julien Odoul a rĂ©clamĂ© Ă ce qu'elle enlĂšve son voile, la mĂšre de famille habitant Ă Belfort explique avoir Ă©tĂ© lĂ sans ĂȘtre là ». La seule chose que jâai vue, câĂ©tait la dĂ©tresse des enfants. Ils Ă©taient vraiment choquĂ©s et traumatisĂ©s», a-t-elle relatĂ©, affirmant avoir choisi de sourire face Ă la bĂȘtise» de la requĂȘte de Julien Odoul et non pas pour narguer». Beaucoup dâautres conseillers mâont Ă©galement souri, mâont rassurĂ©e et mâont demandĂ© de ne surtout pas sortir, pour ne pas donner raison Ă Julien Odoul. Pendant ce moment oĂč on mâencourage Ă rester, mon fils sâapproche de moi et me saute dessus en pleurant. Et lĂ aussi, je lui souris. Mais quand jâai vu mon fils en train de craquer, je leur ai dit que je ne pourrai plus rester. Jâavais aussi besoin de me retrouver toute seule. Je tremblais de la tĂȘte aux pieds et je me sentais en train de tomber. Je ne voulais pas craquer devant les enfants, donc je suis sortie». La suite aprĂšs cette publicitĂ© Son fils suivi par un psychologue Dans la suite de cet entretien, Fatima E. revient sur les consĂ©quences que cette journĂ©e a eu sur son mental. La nuit qui a suivi, elle s'est rĂ©veillĂ©e une dizaine de fois avec une boule au ventre». SincĂšrement, ils ont dĂ©truit ma vie», ajoute-t-elle, Ă©voquant Ă©galement les nuits agitĂ©es» de son garçon de 8 ans qui est dĂ©sormais suivi par un psychologue du CCIF. La suite aprĂšs cette publicitĂ© A lire aussi MĂšre voilĂ©e prise Ă partie Ndiaye et Blanquer condamnent l'Ă©lu RN Aujourdâhui, jâai une opinion nĂ©gative de ce quâon appelle la RĂ©publique», a-t-elle conclu tout en qualifiant de honteux» les propos du ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer qui a rappelĂ© que la loi n'interdit pas aux femmes voilĂ©es d'accompagner les enfants» tout en dĂ©clarant que le voile en soi n'est pas souhaitable dans notre sociĂ©té». Contenus sponsorisĂ©s
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Ű© ۧÙÙÙ Ù ŰšŰ±ÙۧŰȘÙ. Lorsquâun homme dĂ©sire demander la main dâune femme et *pense que cette demande peut-ĂȘtre acceptĂ©e* alors il lui est permis et mĂȘme recommandĂ© de regarder de
Le cauchemar peut devenir rĂ©alitĂ©. LâextrĂȘme droite, sans doute, nâa jamais Ă©tĂ© aussi forte Ă la veille dâune Ă©lection prĂ©sidentielle. Alors pour bien saisir les dommages, pour certains irrĂ©versibles, quâune prĂ©sidence Le Pen causerait au corps social et Ă nos libertĂ©s, Mediapart a interrogĂ© des dĂ©fenseurs et dĂ©fenseuses des droits des personnes Ă©trangĂšres, des musulmanes et des personnes LGBT, des droits des femmes, des enfants et des travailleurs et travailleuses, des reprĂ©sentantes de la justice et de lâĂ©ducation, des militantes engagĂ©es contre la prĂ©caritĂ© et les violences policiĂšres, en posant une seule question que provoquerait, trĂšs concrĂštement, une victoire de lâextrĂȘme droite le 24 avril prochain ? RĂ©ponse Ă treize voix. Nathalie Tehio, avocate et membre du bureau de la Ligue des droits de lâhomme LDH MĂȘme si lâon assiste Ă une accĂ©lĂ©ration de la rĂ©pression et de la surveillance depuis les annĂ©es Sarkozy, en particulier ces deux derniĂšres annĂ©es, le programme de lâextrĂȘme droite reprĂ©sente une vraie rupture le cadre dâun Ătat de droit est menacĂ©. Leur logique, câest de sâaffranchir de toute garantie et de recours possible aux juges. Câest lâinstauration dâun Ătat policier, oĂč la police dĂ©termine ce quâelle peut faire. On lui donne un serait le cas avec la âprĂ©somption de lĂ©gitime dĂ©fense des policiersâ. La loi prĂ©voit dĂ©jĂ de nombreux cas de lĂ©gitime dĂ©fense lorsque les policiers font usage de leur arme. Dire que ce nâest pas suffisant, comme Marine Le Pen, câest vouloir en faire une prĂ©somption indiscutable. Les policiers pourront sâaffranchir des conditions qui encadrent lâusage de leur arme ou de la force en gĂ©nĂ©ral. CĂ©dric Chouviat, par exemple, a Ă©tĂ© tuĂ© Ă lâoccasion dâun simple contrĂŽle routier si lâextrĂȘme droite passe, sa famille ne pourra pas porter plainte contre les policiers. Alors quâil est dĂ©jĂ trĂšs difficile de faire reconnaĂźtre des violences policiĂšres, ça deviendrait quasi mesure effrayante, qui assoirait encore le pouvoir discrĂ©tionnaire des forces de lâordre la possibilitĂ© qui leur serait donnĂ©e de porter plainte pour des attaques dont ils seraient victimes, tout en prĂ©servant leur anonymat dans les procĂ©dures. Cela ne laisserait aucune possibilitĂ© pour la personne mise en cause de vĂ©rifier la vĂ©racitĂ© des faits qui lui sont reprochĂ©s. En plus, les violences contre les forces de lâordre entraĂźnant moins de 8 jours dâITT sont passibles depuis janvier 2022 de 5 ans dâemprisonnement. Autrement dit vous pourrez prendre 5 ans de prison ferme pour avoir poussĂ© un policier dont vous ignorerez mĂȘme lâidentitĂ©. » Marine Le Pen en meeting Ă Perpignan, le 7 avril 2022. FanĂ©lie Carrey-Conte, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de La Cimade droits des migrantesLes candidats dâextrĂȘme droite proposent une vision fantasmĂ©e et dangereuse », fondĂ©e sur lâidĂ©e quâil serait possible dâĂ©liminer les migrations. Selon FanĂ©lie Carrey-Conte, leurs programmes tendent ainsi Ă une limitation Ă lâextrĂȘme » de lâimmigration fin de lâautomaticitĂ© du regroupement familial et de lâacquisition automatique de la nationalitĂ© française par mariage, rĂ©duction du nombre de naturalisations, impossibilitĂ© de rĂ©gulariser les personnes en situation irrĂ©guliĂšre⊠Tout est rĂ©flĂ©chi pour rendre lâaccĂšs au sĂ©jour le plus restrictif possible, dans une logique de âmachine Ă expulserâ gĂ©nĂ©rant un climat de peur permanent pour les Ă©trangers. » Le droit dâasile serait vidĂ© de sa substance, avec lâexternalisation des procĂ©dures traitĂ©es dans les pays dâorigine ou des pays tiers et de profondes restrictions, et le droit du sol serait remis en question. Ă rebours du principe constitutionnel dâĂ©galitĂ©, la âprĂ©fĂ©rence nationaleâ entraĂźnerait des privations dramatiques dâaccĂšs au travail, aux prestations familiales ou au logement. » Bien loin de lâinconditionnalitĂ© des droits humains et la mise en avant dâune humanitĂ© commune » dĂ©fendues par La pouvoir, cette idĂ©ologie accĂ©lĂšrerait la libĂ©ration de paroles racistes et xĂ©nophobes, gĂ©nĂ©rant des actes de discrimination envers les personnes Ă©trangĂšres. Cela mĂšnerait Ă une fracturation accrue de la sociĂ©tĂ©, Ă des tensions sociales toujours plus exacerbĂ©es et Ă des rĂ©gressions sociales et dĂ©mocratiques majeures pour des millions de personnes », conclut FanĂ©lie Carrey-Conte. En comptant malgrĂ© tout sur les capacitĂ©s de rĂ©sistance de la sociĂ©tĂ© Parisot, prĂ©sidente de lâUnion syndicale des magistrats majoritaire On a du mal Ă apprĂ©hender comment le programme de Marine Le Pen pourrait ĂȘtre applicable. Doubler en cinq ans nombre de magistrats, câest trĂšs ambitieux mais irrĂ©alisable. Pour ce qui est des peines, le recours gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă des peines de prison ferme, prĂ©sentĂ©es comme la seule sanction efficace, la rĂ©duction des amĂ©nagements de peines et les courtes peines effectuĂ©es en prison, tout cela rendrait trĂšs insuffisantes les 85 000 places de prison qui figurent Ă son programme. Quant Ă la prĂ©somption de lĂ©gitime dĂ©fense pour les forces de lâordre, câest extrĂȘmement dangereux. Elle lĂ©gitime toute violence policiĂšre ou presque. Cela ne nous paraĂźt pas de nature Ă amener plus de sĂ©curitĂ©. »Nils Monsarrat, secrĂ©taire national du Syndicat de la magistrature Câest trĂšs difficile de se prononcer sur ce que deviendrait lâexercice professionnel des magistrats si Marine Le Pen Ă©tait Ă©lue, car il y a un grand flou autour de son programme sur la justice â elle a assoupli son discours, mĂȘme si les fondamentaux restent. Elle met en avant une augmentation du recrutement des magistrats comme tous les candidats, ou presque, un mode de recrutement modifiĂ©, et surtout un durcissement lĂ©gislatif avec une diminution de la marge de manĆuvre des magistrats. ConcrĂštement, cela risque de poser de grosses difficultĂ©s. On risque de perdre une marge dâadaptation aux situations individuelles, de se retrouver face Ă des situations aberrantes du type âpeines planchersâ, des incarcĂ©rations trĂšs brĂšves, et moins dâamĂ©nagements de risque dâaggraver la situation, avec beaucoup plus dâincarcĂ©rations et beaucoup moins de prĂ©vention et de rĂ©insertion. Les consĂ©quences de ce programme, ce serait de courtes peines dâemprisonnement, supposĂ©ment âau nom du bon sensâ, câest la rhĂ©torique habituelle de lâextrĂȘme droite. Or toutes les Ă©tudes dĂ©montrent que les courtes peines sont criminogĂšnes, quâelles dĂ©sinsĂšrent et provoquent de la rĂ©cidive. Par ailleurs, les sorties sĂšches en fin de peine se multiplieraient ; or, lâamĂ©nagement de peine est essentiel pour Ă©viter que les gens rĂ©itĂšrent une infraction. La seule logique de ce programme reviendrait Ă construire toujours plus de prisons et dâenfermer Ă©ternellement les gens. Ce serait la fin de lâĂtat de droit. »Marie-Aleth Grard, prĂ©sidente dâATD-Quart Monde Les programmes de lâextrĂȘme droite ne sont pas du tout favorables aux plus vulnĂ©rables, mĂȘme sâils ont lâair sĂ©duisants lorsquâon en fait une lecture rapide. Marine Le Pen fera le tri entre les âbonsâ et les âmauvaisâ pauvres, puisque ne seront aidĂ©s que ceux qui possĂšdent une carte dâidentitĂ© française. Ă lâheure actuelle, le non-recours aux droits [faute dâinformation suffisante des bĂ©nĂ©ficiaires, Ă cause de procĂ©dures complexes, etc. â ndlr] est important et je crains que ce soit plus le cas encore avec le Rassemblement national beaucoup de personnes auront peur de demander ce Ă quoi elles ont droit. LâextrĂȘme droite veut rĂ©duire les droits fondamentaux des Ă©trangers qui permettent aux plus vulnĂ©rables dâavoir une vie Ă Ă©gale dignitĂ© des autres, veut leur interdire lâaccĂšs aux prestations sociales, aux soins, Ă lâemploi, Ă un logement digne et durable, Ă lâĂ©ducation pour les enfants. On imagine trĂšs bien ce que cela peut signifier pour les gens du voyage par exemple. Alors que câest dĂ©jĂ bien compliquĂ© pour eux, leur vie pourrait devenir encore plus difficile. Ă ATD Quart Monde, nous nâavons pas rencontrĂ© les reprĂ©sentantes de lâextrĂȘme droite pendant la campagne, nous ne dialoguons pas avec eux. »Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de lâInter-LGBT Le risque est bien rĂ©el, on le constate tous les jours en tant que militantes, Ă lâĂ©chelle locale. Quand il y a des Ă©lus RN dans les conseils municipaux ou rĂ©gionaux, ils sâopposent systĂ©matiquement aux demandes de financements sur des thĂ©matiques LGBTQI+. Si demain, on a des gens de cet acabit-lĂ Ă la tĂȘte du pays, ce sera trĂšs compliquĂ© de continuer de fonctionner correctement. On a peur que lâextrĂȘme droite fasse tout ce qui est en son pouvoir pour empĂȘcher le peu de prĂ©vention qui continue dâexister. Quand on voit leur intĂ©rĂȘt pour des pays comme la Hongrie de Viktor OrbĂĄn, on peut craindre une loi âanti-propagande LGBTâ par exemple. En ce qui concerne la PMA, Ăric Zemmour a annoncĂ© quâil reviendrait dessus. Vu les difficultĂ©s quâon a eues Ă faire Ă©merger cette loi [qui a ouvert lâaccĂšs aux femmes seules et couples lesbiens ândlr], ce serait catastrophique, cela redirigerait tout un tas de couples vers lâĂ©tranger, devant payer des sommes indĂ©centes. Pour le mariage pour tous, je ne crois pas trop que lâextrĂȘme droite reviendrait dessus â cela mâĂ©tonnerait, du moins. Marine Le Pen a dit quâelle voulait faire un moratoire de 3 ans sur les questions sociĂ©tales. Mais Ă partir du moment oĂč vous avez des gens qui considĂšrent que les discours progressistes que portent les assos LGBT sont nuisibles, tout est possible. Ils sont prĂȘts Ă tout. »Sihem Zine, prĂ©sidente dâAction droits des musulmans Je suis effrayĂ©e », sâalarme la militante dâune des derniĂšres associations de dĂ©fense des droits des musulmans non dissoute par le gouvernement. Ce nâest pas tant le programme de Marine Le Pen qui lâinquiĂšte que son idĂ©ologie En cas dâĂ©lection, elle aurait dĂ©jĂ dans notre droit tous les outils Ă sa disposition il y a dĂ©jĂ la dĂ©chĂ©ance de nationalitĂ©, dĂ©jĂ le retrait des titres de sĂ©jour, dĂ©jĂ le gel des avoirs, dĂ©jĂ la fermeture de lieux de culte, dĂ©jĂ les Micas [les mesures administratives permises par la loi SILT de 2017 comme lâobligation de ne pas quitter une zone gĂ©ographique donnĂ©e â ndlr], la sociĂ©tĂ© civile musulmane a dĂ©jĂ Ă©tĂ© quasiment Ă©radiquĂ©e⊠Elle nâaura quâĂ appuyer sur lâaccĂ©lĂ©rateur par rapport Ă ce quâa fait GĂ©rald Darmanin. Cela fait des annĂ©es que nous nous battons contre une batterie de dispositions sur lesquelles nous alertions âImaginez quâelles tombent entre de mauvaises mains.â » Concernant le projet de rĂ©fĂ©rendum sur lâimmigration et lâidentitĂ© promis par Marine Le Pen, Sihem Zine estime que, dans les faits, ça ne changera pas grand-chose. Mais elle va inscrire la discrimination dans la Constitution ». Et puis, concernant le projet dâinterdiction du port du voile uniforme islamiste » selon Le Pen dans lâespace public, elle sâinquiĂšte Elle va faire quoi, leur mettre une amende ? Les mettre en prison ? Leur arracher leur voile ? Il va forcĂ©ment y avoir des accrochages et des situations qui vont dĂ©gĂ©nĂ©rer. » Quand on voit dĂ©jĂ le projet de loi visant Ă combattre les idĂ©ologies islamistes quâelle avait dĂ©posĂ© en 2021, jâai peur, poursuit Sihem Zine. Marine Le Pen mĂ©lange immigration et islamisme. Elle va instaurer un ordre moral, et si une association ne le respecte pas, ce sera la dissolution, la privation des droits civils. Tous les rĂ©seaux sociaux, les sites Internet vont ĂȘtre surveillĂ©s. Les policiers risquent Ă©galement dâavoir carte blanche. Des jeunes risquent de se faire tabasser dans la rue. Les groupuscules dâextrĂȘme droite, eux, vont avoir un sentiment dâimmunitĂ© et sâen donner Ă cĆur joie. »GrĂ©gory Chambat, enseignant Ă Mantes-la-Ville et syndicaliste Sud Ăducation, auteur de LâĂ©cole des rĂ©ac-publicains la pĂ©dagogie noire du FN et des nĂ©oconservateurs » LâĂ©ducation est une obsession historique de lâextrĂȘme droite depuis 150 ans et la mise en place de lâĂ©cole publique. Elle en a toujours fait un terrain dâintervention, pour faire avancer ses idĂ©es contre lâĂ©galitĂ© et lâĂ©mancipation. Ils veulent mettre au pas lâĂ©ducation, en faire lâun des outils de leur idĂ©ologie. Cela se voit dans lâenseignement de lâhistoire par exemple ce qui compte, ce nâest pas la transmission dâune histoire vĂ©rifiĂ©e, scientifique, seulement de construire un roman national. La victoire de lâextrĂȘme droite, ce serait la fin de la libertĂ© pĂ©dagogique, puisquâelle veut remplacer la pĂ©dagogie par du dressage. Elle a la nostalgie dâune Ă©cole avec un enseignement autoritaire, vertical, uniforme [Marine Le Pen veut par exemple renforcer lâexigence de neutralitĂ© absolue » des enseignantes, accroĂźtre le pouvoir de contrĂŽle des inspections en la matiĂšre » et sanctionner les professeurs qui ne signalent pas les cas problĂ©matiques » â ndlr]. Cette nostalgie, câest en rĂ©alitĂ© celle dâun systĂšme Ă©ducatif de sĂ©grĂ©gation sociale. Ă chaque fois que Zemmour parle de lâĂ©cole, câest pour dĂ©noncer une idĂ©ologie antiraciste ou les questions du budget, il y a quelque chose de trĂšs significatif dans le programme de Marine Le Pen [qui prĂ©tend accroĂźtre significativement » les heures de cours en primaire mais prĂ©voit aussi de renforcer lâorientation prĂ©coce des Ă©lĂšves » et de transformer le brevet en examen dâorientation post-3e » â ndlr] elle entend rĂ©duire les effectifs dans lâĂducation nationale, mais ceux des personnels non enseignants, câest-Ă -dire administratifs, de cantine, secrĂ©taires... En clair enlever tout ce qui ne se voit pas, mais qui est essentiel au bon fonctionnement dâun Ă©tablissement. »Marylie Breuil, militante fĂ©ministe au collectif Double peineCette ancienne porte-parole de NousToutes sâalarme, en cas de victoire de lâextrĂȘme droite, dâun recul trĂšs net en termes dâavancĂ©es des droits des femmes et de lutte contre les violences sexuelles », jugeant les programmes des deux candidats en lice trĂšs dangereux », tant pour la prĂ©servation des droits des femmes que pour lâacquisition des droits manquants. Ils ne proposent aucune mesure concrĂšte pour lutter contre les violences sexuelles, et cette lutte est instrumentalisĂ©e en disant que les violences seraient perpĂ©trĂ©es par des personnes Ă©trangĂšres, alors que tous les chiffres montrent que les auteurs de violences sont issus de tous les milieux sociaux. Ăric Zemmour est par ailleurs accusĂ© dâagressions sexuelles par huit femmes ; il nâest pas le seul, mais avoir un prĂ©sident mis en cause pour de tels faits serait un crachat aux visages des victimes ». Plus largement, les deux candidats sont opposĂ©s Ă la PMA, au mariage pour tous et toutes, et favorables Ă lâinterdiction du voile dans lâespace public, ce qui est une entrave au droit des femmes de disposer de leur corps, Ă leur libertĂ© de sâhabiller comme elles le souhaitent. » De fait, dans les programmes de Le Pen comme de Zemmour, les droits des femmes ne sont abordĂ©s quâĂ travers le prisme de la famille mesures en faveur de la natalitĂ©, opposition donc Ă la PMA et la GPA et de la sĂ©curitĂ© lutte contre le harcĂšlement de rue » et les violences conjugales. Rien sur les inĂ©galitĂ©s femmes-hommes qui ne sont Ă©voquĂ©es quâen lien avec lâislamisme ou la charia, ni sur les discriminations Le Pen sâest, au fil des annĂ©es, opposĂ©e aux avancĂ©es rĂ©centes en matiĂšre de droits des femmes lois instaurant la paritĂ© elle a depuis changĂ© dâavis, fĂ©minisation des titres, allongement des dĂ©lais dâIVG, etc. En 2012, elle avait dĂ©noncĂ© les avortements de confort » et plaidĂ© pour le dĂ©remboursement de lâIVG en cas de choix budgĂ©taire Ă faire ». Quant Ă Ăric Zemmour, lâessentiel de son programme concernant les femmes repose sur une dĂ©fense de la complĂ©mentaritĂ© des sexes », de la famille » et la dĂ©nonciation de la propagande idĂ©ologique de certains lobbies » qui menaceraient ses fondements ».Marion Tambourindeguy et Marie Petruzzi, mĂ©decins du ComitĂ© pour la santĂ© des On ne pensait pas que son programme Ă©tait aussi brutal, ça fait froid dans le dos », rĂ©agissent les deux gĂ©nĂ©ralistes. En rĂ©duisant les possibilitĂ©s pour les exilĂ©es de dĂ©poser une demande lâasile, Marine Le Pen leur retirera de facto la protection maladie universelle accessible aujourdâhui aux demandeurs d'asile. La suppression de lâaide mĂ©dicale dâĂtat AME, par ailleurs, privera les sans-papiers dâaccĂšs aux soins. Or, le milliard dâeuros engagĂ©s pour lâAME est utile Plus on retarde les soins des malades, plus ils y ont recours en urgence, et plus cela coĂ»te cher. Nos patients sont atteints de maladies cardiovasculaires, mais aussi de troubles psychiques, car beaucoup ont Ă©tĂ© victimes de violences, surtout les femmes. »LâĂ©lection de Le Pen serait donc une catastrophe », le dĂ©tricotage des droits irait encore plus vite », mais lâaccueil des personnes exilĂ©es est mis Ă mal depuis des annĂ©es », tiennent Ă rappeler les deux mĂ©decins. Aux rĂ©formes de Le Pen, elles opposeraient la dĂ©ontologie mĂ©dicale qui demande de soigner toute personne sans discrimination ». Et mĂȘme si la prĂ©sidente du RN menace de sanctions pĂ©nales » les gens aidant des sans-papiers pour quelque motif que ce soit », on rĂ©sisterait », Debay, CGT, responsable du collectif confĂ©dĂ©ral chargĂ© des luttes contre les idĂ©es dâextrĂȘme droiteParce quâelle nourrit une haine du syndicalisme », lâextrĂȘme droite voudrait cantonner les syndicats Ă lâentreprise, pour quâils ne sâimpliquent surtout pas dans la vie de la citĂ© » ; elle entend mĂȘme le moraliser, ce qui fait craindre le pire ». Selon Pascal Debay, qui forme des syndicalistes sur le sujet et publie des fiches pratiques, la tĂąche de dĂ©cryptage nâest pas simple les questions Ă©conomiques et sociales sont le cĆur de lâambition de normalisation du RN ». Marine Le Pen est en train de capter la colĂšre sociale » mais ne propose que des recettes libĂ©rales ». Et son projet, centrĂ© sur la prioritĂ© nationale, ne fera que diviser » les salariĂ©es. LâextrĂȘme droite pointe lâimmigrĂ© pour mieux servir les exploiteurs », poursuit celui qui ne voit rien de social » dans le projet du RN. Le Pen ne dit rien sur les salaires, Ă part baisser les cotisations. Rien sur la rĂ©duction du temps de travail. Elle refuse dâaugmenter le Smic. Et sur les retraites, ce nâest pas progressiste pour partir Ă 60 ans, il faudrait travailler 40 ans. Cela sâadresse Ă une extrĂȘme minoritĂ©. » Lyes Louffok, militant des droits de lâenfant Ce qui mâinquiĂšte le plus, câest le sort des MNA [mineurs Ă©trangers non accompagnĂ©s, dont la prise en charge est confiĂ©e aux services de lâaide sociale Ă lâenfance de chaque dĂ©partement â ndlr]. Marine Le Pen les voit comme un poids, comme sâils Ă©taient responsables de lâexplosion du systĂšme de protection de lâenfance. Ce discours est abject et faux scientifiquement. Au nom de la âprioritĂ© nationaleâ, elle mĂšnerait une politique clairement raciste en remettant en cause, Ă leur Ă©gard, le principe de âprĂ©somption de minoritĂ©â, prĂ©vu par la convention internationale des droits de lâenfant un enfant doit ĂȘtre prĂ©sumĂ© mineur le temps que des investigations soient menĂ©es [pour vĂ©rifier son Ăąge â ndlr]. Ces investigations sont dĂ©jĂ trĂšs maltraitantes en France avec des tests osseux, etc., mais Marine Le Pen ne ferait quâaggraver la situation. Cette inquiĂ©tude est aussi liĂ©e Ă sa promesse de ârecentraliserâ la protection de lâenfance [afin que lâĂtat reprenne la main sur les dĂ©partements â ndlr]. Cette ârecentralisationâ de lâASE, câest lâune de nos revendications de longue date â un prĂ©alable Ă toute rĂ©forme systĂ©mique. Mais chez Marine Le Pen, ce serait un moyen de sâassurer que lâaccĂšs Ă une protection est partout restreint pour les MNA au lieu de les protĂ©ger, elle les laisserait en Ă©tat de dĂ©shĂ©rence totale, livrĂ©s Ă tous les dangers. Ă tout prendre, si le RN arrivait au pouvoir, je prĂ©fĂšrerais encore que les dĂ©partements conservent la responsabilitĂ© de lâASE. »Danyel Dubreuil, coordinateur dâune plateforme de lutte contre la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique baptisĂ©e RĂ©novons ! » RĂ©seau Action Climat, Fondation AbbĂ© Pierre, Enercoop... Sur la prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique, problĂ©matique qui touche 12 millions de Françaises et de Français, Le Pen comme Zemmour restent dans lâincantatoire. Parce que vu le nombre dâemplois Ă crĂ©er pour la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique, cela les amĂšnerait sur un terrain oĂč ils nâont pas envie dâaller, quand on sait dâoĂč est originaire la main-dâĆuvre du BTP, et sachant que, dans lâhistoire, ce sont les immigrĂ©s qui ont reconstruit la France de lâaprĂšs-guerre. RĂ©nover les passoires Ă©nergĂ©tiques, tout en faisant en sorte que les plus pauvres ne soient pas confrontĂ©s Ă des coĂ»ts insurmontables, cela nĂ©cessite beaucoup dâaides et dâinvestissements publics qui ne sont pas dans le logiciel de lâextrĂȘme droite. Par ailleurs, notre travail de dĂ©tection et dâaccompagnement des mĂ©nages en prĂ©caritĂ© Ă©nergĂ©tique est portĂ© par un maillage associatif ; or, via les expĂ©riences municipales, on sait quelles relations entretient le RN avec les associations, en leur imposant, notamment, de ne travailler quâavec certains publics. De mĂȘme, on sait que lâextrĂȘme droite veut insĂ©rer dans tout systĂšme dâaide des Ă©lĂ©ments de discrimination, de prĂ©fĂ©rence nationale. Sachant que les prĂ©caires Ă©nergĂ©tiques se situent notamment dans les Ăźlots de pauvretĂ© des zones urbaines denses, oĂč sont historiquement concentrĂ©es les personnes issues de lâimmigration et/ou de la colonisation, une victoire de lâextrĂȘme droite serait un dĂ©sastre social sur le front de la rĂ©novation, du climat et de la lutte contre la pauvretĂ©. Idem pour toutes les personnes qui sont parvenues Ă accĂ©der Ă la propriĂ©tĂ© aprĂšs la deuxiĂšme voire troisiĂšme gĂ©nĂ©ration, et dont les petits pavillons Ă cinquante kilomĂštres du centre des mĂ©tropoles ou dans les territoires pĂ©riurbains sont des passoires Ă©nergĂ©tiques. »
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Intedictionde demande Ă lĂ©poux de la divoce : « Toute femme qui demande le divorce Ă son mari sans aucune raison valable, se verra interdire . lâodeu du pa adis. ». [RappotĂ© pa AboĂ» DĂąwoĂ»d ( Ăź Ăź ĂČ), dapĂšs ThawbĂąn ÙÙŰč ۧÙÙÙ Ù۶۱. Ce hadith est jugĂ© sahĂźh (authentique) par Al-AlbĂąnĂź dans Al-IwĂą (
Les troubles de la vue, tels qu'un voile devant les yeux, une vision floue ou des "mouches volantes", peuvent ĂȘtre d'origine oculaire. Mais ils peuvent aussi ĂȘtre le signe de maladies graves et ne doivent pas ĂȘtre pris Ă la lĂ©gĂšre.©iStockIstockQue peuvent rĂ©vĂ©ler un voile devant les yeux ou une vision floue ?Des troubles de la vue se caractĂ©risant par une vision floue peuvent avoir une origine oculaire, comme la presbytie, la myopie, un dĂ©collement de la rĂ©tine ou du vitrĂ©. Le fait que ces signes apparaissent au niveau d'un seul Ćil doit alerter. On recherchera alors un glaucome hypertension oculaire, un diabĂšte ou une cataracte. Mais ce type de trouble de la vision peut ĂȘtre le symptĂŽme d'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral dĂ©butant, qu'il convient de rechercher en premier lieu, surtout chez les personnes Ă risque. Le trouble de la vue apparaĂźt alors brutalement. Il peut exister d'autres signes accompagnateurs d'un dĂ©ficit neurologique. Dans le cas d'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral, la vision floue peut ĂȘtre bilan pratiquer face Ă des troubles de la vue ?Lorsqu'une vision floue apparaĂźt, il est nĂ©cessaire de consulter rapidement son mĂ©decin. Celui-ci orientera son patient vers un ophtalmologiste afin de pratiquer un fond d'Ćil et prendre la tension oculaire. Le fond d'Ćil permettra de voir si l'origine du trouble est oculaire. Si ce n'est pas le cas, il faudra pratiquer un scanner cĂ©rĂ©bral en urgence. Si d'autres signes neurologiques accompagnent la vision floue, il est conseillĂ© d'aller aux urgences car il est possible qu'un accident vasculaire cĂ©rĂ©bral en soit Ă l' NewsletterRecevez encore plus d'infos santĂ© en vous abonnant Ă la quotidienne de adresse mail est collectĂ©e par pour vous permettre de recevoir nos actualitĂ©s. En savoir plus.
AUREL Elles y vont le plus souvent avec la boule au ventre. Pour tout demandeur dâemploi, lâentretien dâembauche est une Ă©preuve. Lorsquâon est une femme et que lâon porte un voile, il
Chaque annĂ©e, le troisiĂšme dimanche de septembre, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne en hommage aux 46 hĂ©roĂŻnes de Dadi-Yurt qui, en 1819, ont prĂ©fĂ©rĂ© se suicider plutĂŽt que de suivre les soldats russes qui les avaient capturĂ©es. Selon les militantes des droits humains, cette commĂ©moration est une insulte Ă lâĂ©gard du statut actuel de la femme tchĂ©tchĂšne. En TchĂ©tchĂ©nie, le simple fait dâĂȘtre belle est dĂ©jĂ une malĂ©diction enlĂšvements par la force, traite des femmes ou crime dâhonneur, les menaces sont nombreuses. Sous le rĂšgne du prĂ©sident Kadyrov, les coutumes patriarcales se sont encore durcies Ă lâĂ©gard des femmes. Viennent sây ajouter les rĂšgles de lâislam radical et la rĂ©pression politique menĂ©e par une dictature pilotĂ©e depuis Moscou. Les militantes des droits humains sont persĂ©cutĂ©es, et leur assassinat reste impuni.***A son arrivĂ©e en Suisse, une mĂšre explique quâelle ne peut plus vivre en TchĂ©tchĂ©nie parce que sa fille de 15 ans, Selima **, est belle et que sa plus jeune fille sâapprĂȘte Ă le devenir aussi, quâil est donc grand temps de fuir et quâelle demande lâasile politique. Pour prouver ses dires, elle montre au policier suisse mĂ©dusĂ© les cheveux de jais de sa fille comme sâil sâagissait de traces de torture. La beautĂ© fĂ©minine comme motif dâobtention de lâasile?Il est effectivement dangereux dâĂȘtre jeune, femme et belle en TchĂ©tchĂ©nie. Le regard du prĂ©sident Kadyrov pourrait sâattarder sur la peau de velours de Selima. Les kadyrovzy, les 20 000 hommes qui forment lâarmĂ©e privĂ©e du prĂ©sident, savent interprĂ©ter le moindre dĂ©sir dans son regard. Du coup, ils enlĂšvent Selima et la toute nouvelle maĂźtresse du prĂ©sident reçoit un appartement dans les immeubles pompeux fraĂźchement construits Ă Grozny. Ni Selima, ni sa famille, nâont les moyens de se rebeller contre la puissance affichĂ©e de ce souverain absolu de 34 ans, protĂ©gĂ© de Poutine. Dâune part, ils sont recouverts dâargent, dâautre part, ils savent que toute rĂ©volte est punie de torture et de trafiquants de femmes sont Ă©galement Ă lâaffĂ»t de leur marchandise. Un imam raconte lâhistoire de la belle villageoise Sargan, qui a Ă©tĂ© dĂ©portĂ©e comme esclave sexuelle dans une rĂ©gion du sud de la Russie. AprĂšs quelques mois, on lâa placĂ©e devant un choix soit on te vend dans un pays arabe, soit on dit Ă ta famille ce que tu fabriques. Sargan a optĂ© pour la mort entre les mains des siens. Lâimam ayant appris des villageois que la famille de Sargan avait jurĂ© de tuer tous ceux qui avaient sali son honneur, il a devancĂ© les frĂšres de Sargan, poussĂ©s au crime dâhonneur, lâa sauvĂ©e, cachĂ©e et souhaite dĂ©sormais lâ geste chevaleresque rare. Les victimes de violence sexuelle ne suscitent guĂšre de compassion. Dans le Nord-Caucase, par tradition, une jeune femme ne jouit dâaucun droit. Lorsquâelle est abusĂ©e, la sociĂ©tĂ© la considĂšre comme coupable, obĂ©issant ainsi Ă un rĂ©flexe dĂ©fensif. Certes, les hommes de sa famille devraient tuer les responsables du mĂ©fait pour obtenir vengeance. Mais aujourdâhui, ceux-ci sont devenus trop puissants. Il est bien plus commode de conjurer la honte qui a rejailli sur la famille en assassinant une victime sans dĂ©fense. Comment a-t-elle osĂ© rester en vie?Le suicide collectif qui sâest dĂ©roulĂ© pendant la guerre du Caucase 1816-1826 lorsque, sur ordre du tsar, le gĂ©nĂ©ral russe Ermolov a soumis les tribus du Nord-Caucase, est servi comme modĂšle de comportement aux femmes tchĂ©tchĂšnes. Le 15 septembre 1819, le prospĂšre village de Dadi-Yurt a Ă©tĂ© pilonnĂ© par lâartillerie russe, puis incendiĂ©. Les dĂ©fenseurs du village ont Ă©tĂ© tuĂ©s, et 46 jeunes femmes capturĂ©es. Lors de la traversĂ©e du fleuve Terek, les femmes enlevĂ©es se sont prĂ©cipitĂ©es dans les flots et ont entraĂźnĂ© leurs ravisseurs dans la les inspiratrices des femmes kamikazes dâaujourdâhui? Lâagent du Kremlin Ramzan Kadyrov, qui a dĂ©cidĂ© que le troisiĂšme dimanche de septembre serait la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne, ne peut pas tirer ce parallĂšle. Cette annĂ©e, la TchĂ©tchĂ©nie commĂ©more pour la deuxiĂšme fois ses hĂ©roĂŻnes dĂ©sespĂ©rĂ©es. Si les femmes et les nombreuses maĂźtresses de Kadyrov prenaient vraiment les suicidĂ©es de Dadi-Yurt comme modĂšles, la JournĂ©e de la femme tchĂ©tchĂšne pourrait bien se muer en derniĂšre journĂ©e de sa vie. Pourtant, elles peuvent provisoirement sâĂ©chapper de leur cage dorĂ©e et sâadonner au shopping sous Ă©troite surveillance. Les rues commerçantes de Grozny sont alors barricadĂ©es et des kadyrovzy lourdement armĂ©s entrent en culture nord-caucasienne de la honte sexuelle nâempĂȘche en rien que la femme soit honteusement exploitĂ©e pour la jouissance de lâhomme. Mais elle empĂȘche que la disparition de femmes soit documentĂ©e et divulguĂ©e. Sans parler de derniĂšre, quand deux sĆurs, Khischan et Sulikhan, ont disparu, leur famille nâa pas osĂ© les faire rechercher par la police. Une telle dĂ©marche aurait portĂ© atteinte Ă son honneur. Sans compter que les autoritĂ©s auraient pu accuser Khischan et Sulikhan dâavoir rejoint les combattants dans la montagne. Dans la TchĂ©tchĂ©nie pacifiĂ©e», de lutte contre le terrorisme», le clan est tenu pour responsable des agissements de ses parents de ceux qui rejoignent le djihad contre Moscou subissent la torture. Et leur maison est dynamitĂ©e. La derniĂšre fois que Khischan et Sulikhan ont Ă©tĂ© vues, elles montaient dans une voiture qui a pris la direction de Grozny. EspĂ©raient-elles un destin meilleur auprĂšs des adversaires barbus de Moscou â par exemple en devenant des veuves noires. Ou sont-elles devenues les esclaves sexuelles de lâentourage de Kadyrov? Dans les quartiers les plus fermĂ©s de Grozny, il existe de vĂ©ritables palaces, dans lesquels de petites mains fĂ©minines sont exploitĂ©es sans percevoir le moindre les femmes, il nâexiste aucune perspective sĂ©duisante. AprĂšs la guerre, le niveau de lâinstruction sâest dĂ©gradĂ©. Seules celles qui peuvent graisser la patte des responsables ont accĂšs aux Ă©coles supĂ©rieures. Et, avec un taux de chĂŽmage estimĂ© Ă 75%, voire 80%, les chances de trouver un emploi sont faibles. De toute façon, ce sont les hommes de la famille qui dĂ©cident si une femme peut travailler ou Ă©tudier. Cette sociĂ©tĂ© ne connaĂźt quâune option marie-toi le plus vite possible et bien Ă©gal avec mariage est une protection qui a fait ses preuves. AprĂšs que Kadyrov a posĂ© un long regard suspect sur Asiyat, celle-ci sâest dĂ©pĂȘchĂ©e dâĂ©pouser le premier venu. Lorsquâune femme est mariĂ©e, elle appartient Ă son Ă©poux et devient inintĂ©ressante pour les autres hommes. Plus vite une femme passe du clan de son pĂšre Ă celui de son mari, plus tĂŽt sa famille est dĂ©barrassĂ©e de la crainte de perdre son honneur. Il nâest pas rare que des jeunes filles de 14 ou 15 ans quittent lâintimitĂ© de leur cercle traditionnel rapt de la fiancĂ©e a retrouvĂ© toute sa popularitĂ©. Quand Ilyas a repĂ©rĂ© Seda, il a organisĂ© son enlĂšvement par des amis et des hommes de sa famille. Ils ont fait le guet de lâinnocente, lâont entraĂźnĂ©e dans une voiture prĂ©parĂ©e Ă cet effet et lâont amenĂ©e dans la maison dâIlyas, oĂč elle a Ă©tĂ© soumise Ă un lavage de cerveau. De lâopinion de chacun, il valait mieux pour Seda et sa famille quâelle se soumette. Seda, Ă qui ses parents ont inculquĂ© la modestie, sâest sentie flattĂ©e dâavoir suffisamment de valeur pour ĂȘtre la famille de Seda, furieuse, a voulu reprendre sa fille, la jeune femme leur a expliquĂ© que le rapt Ă©tait son dĂ©sir le plus cher. Certes, la famille pouvait refuser de cĂ©der Ă ce vĆu le plus cher», mais ensuite on aurait pu continuellement reprocher Ă Seda tu as Ă©tĂ© enlevĂ©e sans te marier. Et Seda aurait Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme souillĂ©e, bref comme une femme de seconde main. La peur de lâenlĂšvement attache encore plus fortement la femme Ă son foyer, ce qui paraĂźt juste Ă cette sociĂ©tĂ© professeure dâUniversitĂ© Lipchan Bassajeva, laurĂ©ate du Prix des droits humains de Weimar en 2005, a fondĂ© en 2002 Ă Grozny un centre de rĂ©habilitation, DignitĂ© de la femme, pensĂ© Ă lâorigine comme un refuge pour les femmes victimes de la violence des soldats russes. Ce centre, cofinancĂ© par la Commission coopĂ©ration-dĂ©veloppement Ă BĂąle, offre aujourdâhui Ă toutes les femmes, en plus de soins gynĂ©cologiques, un soutien psychologique et juridique. Il mĂšne aussi des sur 200 femmes interrogĂ©es, presque 90 ont dĂ©clarĂ© avoir Ă©tĂ© enlevĂ©es par la force pour ĂȘtre mariĂ©es. Sous le rĂ©gime soviĂ©tique, lâenlĂšvement de la fiancĂ©e Ă©tait courant, mais le fiancĂ© devait obtenir lâaccord de la jeune fille. En cette brutale pĂ©riode dâaprĂšs-guerre, ce consentement est de plus en plus souvent rĂ©sultat du sondage lâobligation faite Ă une femme de passer toute sa vie avec un homme totalement inconnu dâelle est jugĂ©e inacceptable par la plupart des femmes interrogĂ©es. Il faut dĂšs lors saluer le pas franchi en octobre pour endiguer lâenlĂšvement des femmes en vue de les marier. Un oukase du prĂ©sident Kadyrov prĂ©voit de punir dâune amende â un million de roubles un peu plus de 31 000 francs â le pĂšre de celui qui aura enlevĂ© une femme pour la forcer Ă lâĂ©pouser; une rĂ©paration Ă verser au pĂšre de la mariĂ©e. Ce nâest pas tout tout ecclĂ©siastique qui poussera un pĂšre Ă marier sa fille de force perdra son poste. Cela dit, il est interdit dâoser mettre en doute le libre choix» des Ă©pouses du prĂ©sidentâŠLe plus tĂŽt possible aprĂšs la cĂ©rĂ©monie de mariage â Ă laquelle lâĂ©pousĂ©e ne participe pas puisquâelle doit rester des heures durant, vĂȘtue de blanc, muette dans un coin â son ventre doit sâarrondir, sans quoi son mari passe pour un minus. AnnĂ©e aprĂšs annĂ©e, le ventre rebondi de sa femme prouve sa virilitĂ©. Les enfants appartiennent en consĂ©quence au clan du pĂšre. Et si la belle-fille ne se montre pas docile, si elle ne trime pas du soir au matin, si elle ne demande pas la permission pour sortir un instant, si elle nâaccepte pas la violence domestique, amplifiĂ©e par le stress de la guerre, alors elle peut ĂȘtre rĂ©pudiĂ©e par son mari et doit retourner dans la maison de ses perd ses enfants quâelle nâa mĂȘme plus le droit de voir si le clan paternel en dĂ©cide ainsi. Son ventre ne lui appartient jamais. Son cĆur non plus. Elle nâhĂ©rite de rien non plus. Seuls les garçons ont le droit dâhĂ©riter. Une veuve, et il en existe beaucoup dans ce pays aprĂšs deux cruelles guerres coloniales, doit choisir soit je vis avec mes enfants, soit je vis avec un autre homme. Si elle se remarie, elle dĂ©mĂ©nage seule dans la maison de son nouvel Ă©poux.DignitĂ© de la femme» soutient les divorcĂ©es et les veuves dans leur combat juridique pour rĂ©cupĂ©rer leurs enfants. En TchĂ©tchĂ©nie prĂ©vaut la Constitution russe selon laquelle les enfants sont presque automatiquement confiĂ©s Ă la mĂšre. Mais intenter un procĂšs contre son ex-mari ou son clan signifie toutefois de braver lâadat, un code de conduite non Ă©crit et moyenĂągeux. Si le tribunal donne la garde des enfants Ă la mĂšre, lâhomme le plus ĂągĂ© du clan paternel peut argumenter face au plus ĂągĂ© du clan maternel vous avez enlevĂ© nos enfants et jetĂ© lâopprobre sur nous. Nous nous vengerons si vous ne nous donnez pas rĂ©paration. Dans ce cas, le clan maternel rend les enfants, car lâadat se situe au-dessus de la droit Ă lâamour, le droit de possĂ©der sa propre famille et le droit de dĂ©cider de sa vie nâexistent guĂšre pour les ĂȘtres de sexe fĂ©minin du Nord-Caucase. Une TchĂ©ÂtchĂšne ne peut Ă©pouser quâun TchĂ©tchĂšne, ou tout au plus un Ingouche, bien que, pour une femme exigeante, il nâexiste que peu de candidats appropriĂ©s. De nombreux jeunes hommes sont morts ou ont Ă©migrĂ©. Et, dans les Ă©coles bombardĂ©es et les camps de rĂ©fugiĂ©s en Ingouchie, ceux qui sont restĂ©s ont reçu dans leur chair et pour toute Ă©ducation la conviction que la violence brute Ă©tait la meurtre conjugal a quadruplĂ© en Russie du fait des vĂ©tĂ©rans de TchĂ©tchĂ©nie, a Ă©crit le journal russe Kommersant au dĂ©but de ce siĂšcle, en pleine seconde campagne de TchĂ©tchĂ©nie. Les soldats traumatisĂ©s par la guerre ne bĂ©nĂ©ficient dâaucune prise en charge psychologique, ils rĂ©agissent avec fureur Ă la moindre contrariĂ©tĂ©. En TchĂ©tchĂ©nie Ă©galement, la violence de la guerre et les mĂ©thodes raffinĂ©es de torture systĂ©matique pratiquĂ©es dans les camps de filtration» russes en TchĂ©tchĂ©nie, un homme sur trois y a sĂ©journĂ© ont dĂ©clenchĂ© des excĂšs, sur le plan politique aussi bien que tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne reflĂšte lâĂ©tat moral du pays quand Kadyrov ne rĂ©cite pas une priĂšre, il piĂ©tine en se moquant les cadavres de prĂ©tendus combattants islamiques. Et on voit son entourage imiter son exemple. Puis, le pĂšre de la nation prĂ©sente un nouveau concours de beautĂ©, avant de se reposer de son Ă©puisante fonction Ă la tĂȘte du pays dans les bras de la nouvelle Miss fin 2008, en TchĂ©tchĂ©nie, sept femmes entre 18 et 30 ans ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es dâune balle dans la tĂȘte. Un film vidĂ©o montre deux dâentre elles et lâon entend des voix dâhommes qui disent en langue tchĂ©ÂtchĂšne tu as forniquĂ© avec moi; et toi avec moi. Puis, les deux sont tuĂ©es devant la camĂ©ra. Le reproche quâon leur fait nâest pas clair. Se sont-elles prostituĂ©es? Ont-elles Ă©tĂ© violĂ©es? A qui ont-elles portĂ© prĂ©judice? Le but de cette vidĂ©o â faire peur â est atteint, et les meurtriers resteront Nuchadschiev, le reprĂ©sentant des droits humains au sein du gouvernement Kadyrov, a dĂ©clarĂ© que les femmes des tribus montagnardes devaient respecter un code, et que les hommes de leur famille qui se sentaient outragĂ©s par le comportement de leurs femmes, se faisaient justice. Quâil se soit agi ici de meurtres commis par des membres de leur famille semble peu vraisemblable aux militantes des droits de lâhomme. Car les sept femmes ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©es en quelques jours dans des lieux diffĂ©rents et selon le mĂȘme port obligatoire du voile fait partie des mesures disciplinaires prises par Kadyrov, que ce soit dans les administrations, dans les Ă©coles, dans tous les bĂątiments publics. Et cela en contradiction avec la tradition tchĂ©tchĂšne selon laquelle seule sa famille est responsable de lâapparence dâune femme. RĂ©cemment, des kadyrovzy ont lancĂ© de la teinture sur les cheveux des femmes qui osaient sortir sans voile dans les rues de Grozny. Cette teinture nâest pas lavable, et la femme doit couper sa chevelure. Selon lâadat, les cheveux des femmes sont intouchables pour les hommes Ă©trangers Ă la famille. Pourtant, plus rien ni personne nâest intouchable dans lâempire de Kadyrov, hormis lui-mĂȘme. Cette sociĂ©tĂ© archaĂŻque, qui place trĂšs haut lâautonomie du clan, plie devant lâautoritĂ© dâun seul homme â lâhomme Ă tout faire de Poutine. Lâhomme tchĂ©tchĂšne se sent humiliĂ©, et il se venge sur les militantes des droits humains sont contraintes de collaborer avec des autoritĂ©s toutes dĂ©vouĂ©es au Kremlin, qui leur prennent leur argent et qui surveillent leur travail. Nurdi Nuchadschiev a soumis une proposition Ă la Douma demandant que toutes les ONG qui reçoivent un soutien financier de lâOccident soient interdites. Vingt ans aprĂšs la chute de lâUnion soviĂ©tique, lâOccident retrouve son rĂŽle dâennemi. A Grozny, le Service fĂ©dĂ©ral de sĂ©curitĂ© russe FSB qui Ćuvre main dans la main avec le FSB tchĂ©tchĂšne contre les militantes des droits humains, qualifie celles-ci dâespionnes au service de lâOccident, les poursuit et les soit elles Ă©migrent, soit elles dorment dans un lieu diffĂ©rent tous les soirs â car les kadyrovzy surgissent Ă lâaube, sans prĂ©avis. AprĂšs les meurtres des deux militantes des droits humains Natalia Estemirova et Zarema Sadulajeva, leurs collĂšgues sont averties. Non seulement la jeune Zarema Sadulajeva a eu les os brisĂ©s, mais enceinte de quatre mois, elle a Ă©tĂ© violĂ©e avant dâĂȘtre exĂ©cutĂ©e â ainsi sa tribu est-elle dĂ©shonorĂ©e Ă titre posthume. VoilĂ comment cela se mort seule ne fait plus peur, elle est devenue trop banale. Les terroristes islamistes» abattus sont exhibĂ©s sans tĂȘte en tant que trophĂ©es Ă la tĂ©lĂ©vision tchĂ©tchĂšne. Ainsi que le rĂ©sume Lipchan Bassajeva En matiĂšre dâenlĂšvements et de meurtres, nous disposons des mĂȘmes droits que les hommes.» Les meurtriers de Zarema Sadulajeva nâĂ©taient pas masquĂ©s, certains quâils Ă©taient que leur impunitĂ© durerait Ă©ternellement. MĂȘme si le prĂ©sident Medvedev a promis de mettre les auteurs face Ă leur responsabilitĂ©, il ne sâest rien troisiĂšme dimanche de septembre, Kadyrov cĂ©lĂšbre une moralitĂ© fĂ©minine vieille de deux siĂšcles plutĂŽt morte que dĂ©shonorĂ©e. Les martyres de Dadi-Yurt avaient endossĂ© le rĂŽle traditionnel de la femme tchĂ©tchĂšne au service de leur patrie. Lâimagerie officielle cĂ©lĂšbre cette TchĂ©tchĂšne belle, libre et fiĂšre, volontaire et passionnĂ©e, Ă©gale de lâhomme, qui dĂ©cide pour elle-mĂȘme et qui possĂšde une forte personnalitĂ©. Mais aux femmes qui correspondent Ă cette image traditionnelle, aux femmes engagĂ©es dans la sociĂ©tĂ©, on ne souhaite quâun seul destin â de sombrer dans la passivitĂ© irrĂ©mĂ©diable du suicide. A cĂŽtĂ© des islamistes, ces femmes sont considĂ©rĂ©es comme la principale menace contre la stabilitĂ© de Grozny tant vantĂ©e par Poutine et par son fils spirituel. Grozny, cette nĂ©cropole oĂč les assassins vivent en toute sĂ©curitĂ©. * Lâauteure de ce texte est journaliste et Ă©crivaine. Elle a Ă©tĂ© correspondante de guerre en TchĂ©tchĂ©nie. Son dernier roman, Die beste aller Welten Le meilleur de tous les mondes, publiĂ© en 2008 aux Editions Ebersbach, est un best-seller en Allemagne. Rens. ** Par Ă©gard pour les personnes concernĂ©es et leurs familles, tous les prĂ©noms ont Ă©tĂ© modifiĂ©s.
Rachida la femme qui a retiré son voile face à Zemmour, est menacée de mort et le raconte chez Hanouna Rachida a expliqué qu'elle avait reçu des menaces de mort pour son geste devant Eric
Le voile de la femme musulmane ou hijab a Ă©tĂ© lĂ©gifĂ©rĂ© et dĂ©fini de façon claire dans les sources juridiques islamiques. A partir du Livre sacrĂ© le Qurâan et de la tradition prophĂ©tique As-sounnah, il est possible de se rĂ©fĂ©rer directement Ă des textes de rĂ©fĂ©rences. Tout dâabord, le hijab est une obligation pour les croyantes Nous partons du postulat que le voile pour la femme musulmane est une obligation Divine. Elle est Ă©noncĂ©e dans le Livre mais aussi par lâunanimitĂ© des Savants. Ces derniers ne diffĂšrent pas et le considĂšrent aussi comme obligatoire. Bien que la langue arabe soit plus prĂ©cise sur les termes religieux, la Sourate An-Nour dans son 31e verset dit en substance Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chastetĂ©, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraĂźt et quâelles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et quâelles ne montrent leurs atours quâĂ leurs maris, ou Ă leurs pĂšres, ou aux pĂšres de leurs maris, ou Ă leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou Ă leurs frĂšres, ou aux fils de leurs frĂšres, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves quâelles possĂšdent, ou aux domestiques mĂąles impuissants, ou aux garçons impubĂšres qui ignorent tout des parties cachĂ©es des femmes. Le verset dit Ă©galement Et quâelles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que lâon sache ce quâelles cachent de leurs parures. Et repentez-vous tous devant AllĂąh, Ă croyants, afin que vous rĂ©coltiez le succĂšs ». Le voile de la femme dans le Noble Coran Le verset est bien plus prĂ©cis et dĂ©montre avec preuve et raison les seules personnes qui par lien de parentĂ© Maharim sont susceptibles de voir les atouts des croyantes. Ce qui, de fait confirme, le caractĂšre obligatoire du hijab en dehors de la prĂ©sence des personnes suscitĂ©es. Un second texte prĂ©sent au verset 51 de la Sourate Al Ahzab les coalisĂ©s confortent aussi ces propos Ă ProphĂšte! Dis Ă tes Ă©pouses, Ă tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles elles en seront plus vite reconnues et Ă©viteront dâĂȘtre offensĂ©es. AllĂąh est Pardonneur et MisĂ©ricordieux ». AprĂšs avoir confortĂ© les preuves de lâOrdre Divin, le hijab a aussi Ă©tĂ© dĂ©fini dans les dĂ©tails. Notamment dans la façon de le porter ainsi que les interdictions qui en dĂ©coulent pour sa validitĂ©. LâIslam reconnaĂźt donc huit conditions concernant le jilbab de la musulmane. Les 8 conditions du jilbab de la femme musulmane AprĂšs avoir confirmĂ© le caractĂšre obligatoire du hijab de la religion monothĂ©iste par excellence. La jurisprudence islamique recense huit conditions pour que le port de la tenue islamique fĂ©minine soit dans les normes. Parmi ses caractĂ©ristiques, le vĂȘtement doit entre autre recouvrir tout le corps exceptĂ© les mains et le visage ĂȘtre nĂ©cessairement ample et non moulant ne pas ĂȘtre une parure en soi ĂȘtre Ă©pais et non transparent le jilbab ne pas ĂȘtre parfumĂ© ne pas ressembler Ă ceux du sexe opposĂ© ne pas ressembler Ă celui des non croyantes il ne doit pas ĂȘtre un vĂȘtement de convenance. Jilbab 2 piĂšces marque Al-Haya Cape + Jupe Ă©vasĂ©e â Plusieurs couleurs disponibles Le voile de la femme dans la Sounnah Ces huit caractĂ©ristiques ont toutes des fondements et des preuves dans la LĂ©gislation islamique. Ce sujet peut prĂȘter lieu Ă la rĂ©daction dâun ouvrage sur ce thĂšme. Pour Ă©viter de sâĂ©taler de façon interminable sur les multiples preuves tirĂ©es de nos deux principales sources juridiques. Nous retiendrons uniquement un seul hadith sur la premiĂšre condition du hijab. En substance, Jabir bin Abdullah Ű±Ű¶Ù Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙ rapporte Jâai assistĂ© Ă la priĂšre de la fĂȘte al aĂŻd avec le Messager dâAllĂąh Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ ÙŰłÙÙ
, il fit la priĂšre avant le prĂŽne sans appel Ă la priĂšre majeur adhan, ni mineur iqama. Ensuite, il Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ ÙŰłÙÙ
se leva, sâappuya sur Bilal, et ordonna aux gens la crainte dâAllĂąh, les exhorta Ă son obĂ©issance, les sermonna et leur fit le rappel. Ensuite, il se rendit auprĂšs des femmes, les prĂŽna et leur fit le rappel. Il Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ ÙŰłÙÙ
leur dit faĂźtes lâaumĂŽne car la plupart dâentre vous seront en Enfer. » Une femme aux joues foncĂ©es se leva dans lâassemblĂ©e et elle dit Pour quelle raison ? Ă Messager dâAllah ! » Il Ű”ÙÙ Ű§ÙÙÙ ŰčÙÙÙ ÙŰłÙÙ
dit car vous vous plaignez beaucoup et mĂ©connaissez les bienfaits que vous recevez. » Il dit elles se mirent Ă faire lâaumĂŽne de leurs bijoux et jetĂšrent leurs anneaux et leurs bagues dans le vĂȘtement de Bilal. »» RapportĂ© par Mouslim Ici, la description des joues de la femme ainsi que le fait quâelles jĂštent leurs anneaux Ă lâaide de leurs mains dĂ©montrent le cĂŽtĂ© apparent de ces parties du corps. Pour prendre soin de votre hijab nâhĂ©sitez pas Ă consultez un site de Autres explications sur le hijab de la femme musulmane Il nây a aucune ambiguitĂ© sur le fait que lâobligation du hijab est une obligation qui traverse toutes les Ă©poques jusquâĂ nos temps. La tunique lĂ©gifĂ©rĂ© de la femme musulmane est une bĂ©nĂ©diction, un honneur, une reconnaissance de son statut et une protection pour elles. Le contexte de la rĂ©vĂ©lation Sabab An-nuzul du verset 59 de la sourate Al-Ahzab suivi du verset 60 montre que les femmes se faisaient importunĂ©es. A cet Ă©gard, les rues de MĂ©dine Ă©taient frĂ©quentĂ©es par des semeurs de trouble qui agressaient les femmes. Le fait que la LĂ©gislation impose le hijab Ă ce moment donnĂ© est devenu un symbole de protection. En effet, les croyantes pouvaient ĂȘtre distinguĂ©es, parmi les autres femmes, par cette tunique. Cela les Ă©pargnaient des attaques des hypocrites qui craignaient les reprĂ©sailles des musulmans. Bien que le voile soit obligatoire pour les femmes de la communautĂ© , il est avant tout un acte dâadoration. Mais aussi un acte de soumission envers le Seigneur des Mondes, le seul digne dâadoration. Beaucoup de dĂ©tracteurs de lâIslam voit dans le hijab un signe dâappartenance politique ou dâoppression de la femme. Cependant, la LĂ©gislation islamique considĂšre lâHomme et la Femme en terme dâĂ©quitĂ©. Chaque ĂȘtre a des responsabilitĂ©s qui lui incombe. Et Allah nâimpose Ă aucune personne une charge supĂ©rieure Ă sa capacitĂ©. Pour illustrer cet exemple, nous partirons du constat que le hijab a Ă©tĂ© lĂ©gifĂ©rĂ© pour la musulmane tout comme la Awra de lâhomme qui se situe entre le nombril et les genoux.
Justela femme que je suis". Ăric Zemmour lui a alors demandĂ© dâenlever son voile en direct. Celle-ci lui a rĂ©torquĂ© : " Enlevez votre cravate, jâenlĂšve mon voile". Chiche, lui a-t-il
Ladéputée européenne a alerté des policiers en gare de l'Est face au refus d'une femme d'enlever son voile intégral. France Bleu s'est procuré le rapport de police, décrivant Nadine Morano
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